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Le Prophète Muhammad et la femme…

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Le Prophète Muhammad et la femme… Empty Le Prophète Muhammad et la femme…

Message par wahrani Ven 29 Avr 2011 - 9:37


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Le Prophète Muhammad et la femme… Empty Re: Le Prophète Muhammad et la femme…

Message par Esculape Ven 29 Avr 2011 - 10:03



Mahomet et les femmes
Anne-Marie Delcambre
Docteur d'Etat en droit, docteur en civilisation islamique Islamologue et professeur d'arabe

La tradition musulmane, grâce à la plume d'habiles historiens – souvent des convertis persans du VIIIe siècle – a fait de Mahomet un mythe, une sorte de surhomme, le modèle insurpassable de la virilité. Ainsi seront rapportés et répétés avec orgueil les propos du hadîth : « Le Prophète faisait une tournée conjugale auprès de ses épouses dans le seul temps d'une nuit et de la journée suivante, alors qu'elles étaient au nombre de onze. » « Il avait la force de trente hommes », dit un autre hadîth. Anne-Marie Delcambre, docteur en droit et en civilisation islamique, nous conte avec un talent digne de Shéhérazade les mille aventures du Prophète, tout en analysant, avec sa rigueur de juriste, les sourates du Coran qui évoquent la position de la femme musulmane et les dures réalités de la polygamie.

Mahomet à Médine, un Prophète polygame

Mais il s'agit là, entre 622 et 632, du Mahomet de Médine, un Prophète devenu abondamment polygame, puisqu'il épousa treize femmes. Il ne consomma pas le mariage avec deux d'entre elles, dont Asma, parce qu'elle était lépreuse. À sa mort, Mahomet laissa neuf épouses.

Sawda était une veuve de cinquante ans, sans attraits.

Dès 619, Abû Bakr lui avait donné en mariage sa fille Aïcha, alors âgée de six ou sept ans. Le Prophète consommera le mariage plus tard à Médine, quand la fillette, la « petite blondine », aura neuf ou dix ans.

Hafsa, la fille d'Omar, était une veuve de vingt-deux ans sans beauté mais qui savait lire et que son père avait eu du mal à marier.

Zaynab, l'épouse de Zayd, son esclave chrétien affranchi devenu son fils adoptif, fut à l'origine d'un véritable coup de foudre du Prophète.

Umm Salamah, fille d'Abû Umayya, était une belle aristocrate, cultivée et mère de plusieurs enfants.

Juwayriyya, quant à elle, avait été capturée au cours de la razzia contre les Banû al Mustaliq. Ibn Ishâq rapporte : « Quand l'envoyé d'Allah distribua les captives, Juwayriyya tomba dans le lot de Thâbit ; elle se racheta par un pécule. C'était une très jolie femme, très séduisante. Elle alla vers l'envoyé d'Allah pour qu'il l'aide à payer son pécule. Aïcha dit : "Dès que je l'ai vue, je l'ai haïe. J'ai vu que l'envoyé d'Allah verrait d'elle ce que j'ai vu." Lorsqu'il la vit, Mahomet dit : "Je payerai ton pécule et je t'épouserai." Il fit plus puisqu'il accorda la liberté à tous ses parents. »

Safiyya, une juive de Khaybar, est, elle aussi, une prise de guerre. Mahomet la prit comme épouse après avoir fait torturer et tuer son mari Kinânah et consomma le mariage sans avoir la patience d'attendre d'être revenu à Médine.

Umm Habiba, fille d'Abû Sufyân, le chef de La Mecque, et veuve d'un mari alcoolique qui avait abjuré l'islam pour embrasser, en Abyssinie, le christianisme ainsi que Maymunah, également une veuve, la sœur de la femme de son oncle Abbas, illustrent les mariages politiques du Prophète pour reconquérir La Mecque.

À ce nombre de femmes il faut ajouter deux concubines, Rayhana, une juive choisie comme esclave à la suite du carnage de la tribu juive des Banû Qu-rayza et Maria, une esclave chrétienne envoyée d'Égypte par le « grand chef des Coptes » comme cadeau au Prophète.

Aïcha, l'épouse préférée

Pour la tradition, Aïcha était l'épouse préférée de Mahomet. Beaucoup de ses propos énoncent avec une certaine naïveté les privilèges que le Prophète s'octroyait par rapport au commun des musulmans. C'est elle qui a rapporté : « Le Prophète embrassait et touchait ses femmes alors qu'il jeûnait mais il était plus maître que vous de son membre viril. » D'elle aussi provient ce hadîth : « Le Prophète s'appuyait sur mon giron, bien que j'eusse mes règles et ensuite il récitait le Coran. Je démêlais les cheveux de l'Envoyé de Dieu, bien que j'eusse mes règles. » Il est vrai que celle qui est considérée par les musulmans comme la plus célèbre des « mères des croyants » aimait rappeler, non sans quelque fatuité, que le Prophète l'avait épousée jeune et qu'elle était vierge. « Alors que le Prophète avait un peu tardé à venir la retrouver, elle lui demanda : "Où étais-tu aujourd'hui jusqu'à maintenant ? – Ô belle petite, répondit-il, j'étais avec Umm Salamah. – N'en as-tu pas assez d'Umm Salamah ?" continua-t-elle ; alors qu'il souriait sans répondre, elle ajouta : "Ô Envoyé de Dieu, dis-moi seulement ceci : si tu te trouvais entre les deux versants d'une vallée dont l'un n'a pas encore servi de pâture tandis que l'autre a déjà été brouté, sur lequel mènerais-tu paître ton troupeau ? – Sur celui qui n'a pas été brouté, répondit le Prophète. – C'est bien cela, dit-elle, et moi je ne suis pas comme tes autres épouses. Chacune d'elles a eu un mari avant toi, sauf moi". » Lorsque Mahomet avait épousé physiquement Aïcha, la fillette avait neuf ans et lui, déjà plus de cinquante. Elle le charmait au début par ses espiègleries. Il est vraisemblable que, consciente de son pouvoir de séduction, elle prit de plus en plus de libertés avec son époux et, comme elle avait une langue acérée, elle dépassait quelquefois les limites.

Le Prophète gardait un respect ému pour Khadîja sa première femme. Un jour, Aïcha lui aurait dit, d'après la tradition : « N'as-tu pas fini de louer une vieille édentée, alors que tu disposes maintenant de plusieurs femmes jeunes et belles ? » Le Prophète fut très choqué par l'impertinente gamine et lui répondit sévèrement : « Apprends qu'aucune de vous n'arrive à la cheville de Khadija. Au Paradis, elle sera la plus proche de moi et aura la prééminence sur vous toutes. »

Le collier d'onyx

Parmi les cadeaux que Mahomet avait offert à sa très jeune épouse Aïcha, il y avait un collier d'onyx auquel elle tenait beaucoup. Or ce collier faillit perturber non seulement la vie du couple mais aussi la paix de la communauté. Durant toutes ses campagnes, le Prophète tirait au sort parmi ses femmes. Celle dont la flèche sortait l'accompagnait. Dans une razzia contre les Banû al-Mustaliq, il avait emmené Aïcha dans une litière arrimée sur une chamelle. On déposait le palanquin par terre quand on s'arrêtait. Or, sur le chemin du retour, lors d'une halte, le palanquin fut descendu et Aïcha s'éloigna pour satisfaire un besoin naturel. Elle s'aperçut alors qu'elle avait égaré le collier qu'elle portait au cou et s'attarda pour le chercher. Pendant ce temps, le palanquin avait été replacé sur le chameau. Quand la jeune Aïcha retrouva son collier, elle constata que tout le monde était parti. Et voici qu'arriva un Bédouin, jeune et beau, Safwân qui la reconnut. Aïcha dira : « II avait l'habitude de me voir, avant que le voile ne nous fût prescrit. » Il fit monter l'épouse du Prophète derrière son chameau et ils rentrèrent à Médine. Les méchantes langues allaient bon train. Le Prophète lui-même doutait. Aïcha rapporte : « Quand il entrait chez moi, pendant que ma mère était là pour me soigner, il lui demandait : "Comment va celle-là ?" » Mais une révélation coranique intervint pour innocenter Aïcha (sourate 24, versets 2, 4, 13). Celle-ci, toute fière d'avoir attiré l'attention d'Allah lui-même, ne manquait pas d'ailleurs de s'en servir pour humilier ses rivales.

Zaynab

Dieu se manifesta pour une autre épouse, Zaynab, femme de Zayd. Un jour, Mahomet alla rendre visite à Zayd, ignorant qu'à ce moment-là son fils adoptif était absent. Et le Prophète vit Zaynab en tenue légère. Malgré ses trente-cinq ans, elle était encore d'une beauté troublante. Il en tomba immédiatement amoureux. Zayd décida de la répudier. Mais épouser la femme de son fils adoptif, c'était commettre un inceste. Heureusement, une révélation tomba du ciel qui interdisait désormais l'adoption et l'autorisait à épouser Zaynab (sourate 33, verset 37).

Le jeune Mahomet de La Mecque, époux de Khadîja

Or ce Mahomet de Médine, à la tête d'un véritable harem, ne ressemble absolument pas au Mahomet de La Mecque qui, à vingt-cinq ans, avait été épousé par une femme de quinze ans plus âgée que lui et qui avait déjà été mariée deux fois. Khadîja était une veuve riche qui l'avait d'abord choisi comme intendant pour son commerce de caravanes avant de le faire demander en mariage. Elle dirigea et éduqua son jeune mari ; elle le soutint contre les attaques lorsque, devenu quadragénaire, il se mit à affirmer d'avoir des visions célestes. C'est elle qui alla consulter son cousin Waraqa ibn Nawfai, vraisemblablement un chrétien nestorien, pour le rassurer. Elle sut se montrer pour lui protectrice et maternelle. Mahomet lui garda toujours une grande reconnaissance : « Quand j'étais pauvre, elle m'a enrichi ; quand les autres m'accusaient de mensonges, elle crut en moi ; quand j'étais maudit par mon peuple, elle me resta fidèle et plus je souffris plus elle m'aima. » Pendant vingt-cinq années Mahomet fut un époux fidèle et respectueux.

Or la mort de Khadîja, en 619, opéra un véritable traumatisme dans la vie du Prophète. Il cessa dès lors d'être cet inspiré persécuté, moqué jusqu'à l'extrême dans sa vie privée, pour se transformer en chef de bande parfois sans pitié, opérant des razzias, multipliant les unions et n'hésitant pas à s'attribuer des captives de guerre comme butin.

Mansour Fahmy et la polygamie de Mahomet

L'Égyptien Mansour Fahmy, dans une thèse soutenue en 1913 à la Sorbonne sous la direction de Levy Bruhl, sur la condition de la femme dans l'islam, distingue dans la vie du Prophète de l'islam ces deux périodes conjugales totalement opposées. Fahmy, accusé d'avoir rédigé un travail sacrilège sous la houlette d'un « professeur juif » fut persécuté jusqu'à la fin de ses jours. Mais cet Égyptien courageux montre qu'à Médine l'attitude du Prophète est souvent en contradiction avec le Coran. La polygamie est permise (sourate 4, verset 3) mais lorsqu'Ali, son cousin et son gendre, époux de sa fille Fatima, veut, en vertu de ce verset, prendre une seconde épouse, le Prophète déclare en chaire : « Si Ali veut se remarier, qu'il divorce auparavant. Ma fille est une partie de moi-même. Ce qui lui fait mal me fait mal, ce qui la bouleverse me bouleverse. » En fait Mahomet réagit là en Arabe blessé dans son honneur de père. Il refuse à Ali la polygamie alors qu'il la pratique abondamment. Selon Fahmy, il s'attribuait des privilèges prophétiques, comme cette polygamie quasi illimitée, pour masquer qu'il n'était pas maître de ses inclinations. Pour se justifier, il disait avoir mangé d'un mets céleste que lui avait présenté l'ange Gabriel et avoir ressenti ensuite pour les femmes un désir et un amour exagérés (Ibn Saad, tome VIII). Les femmes pressentaient cette faiblesse de Mahomet. Aïcha a dit : « J'étais jalouse de mes co-épouses qui s'offraient d'elles-mêmes à l'Envoyé de Dieu et je disais : "Comment une femme s'offre-t-elle ainsi ? " Lorsque Dieu le Très Haut révéla le verset (sourate 33, verset 51) "Tu peux donner de l'espoir (pour plus tard) à celles d'entre elles que tu voudras et celle que tu désires de nouveau après l'avoir négligée", je dis : "Je trouve que Dieu a hâte de satisfaire tes désirs". »

Jalousies, scènes de ménage et réclusion

Mais la vérité, c'est que l'apôtre d'Allah n'arrivait pas à gérer neuf ménages différents, des femmes plus ou moins jalouses les unes des autres et qui ne cessaient d'ourdir des intrigues. Omar était souvent le témoin d'atroces scènes de ménage entre le Prophète et ses femmes qui, selon l'expression du père d'Hafsa, « le prenaient à la gorge ». Il déplorait d'autre part que les femmes du Prophète sortent non voilées le soir, pour satisfaire leurs besoins corporels du fait qu'il n'y avait pas de latrines dans les logements car il arrivait qu'elles soient importunées par des hommes peu recommandables. C'est pourquoi ce beau-père de Mahomet forçait son gendre à exiger de ses épouses plus d'obéissance, plus de discrétion vestimentaire, plus de réclusion. Il lui aurait dit : « Séquestre tes femmes ! » Chose troublante, une révélation était intervenue peu de temps après pour inciter les femmes à plus de tenue et de retenue (Coran, sourate 33, verset 59). Un jour, ce même Omar s'était rendu chez le Prophète. Dès que les femmes perçurent sa voix, elles se réfugièrent derrière un rideau. Le Prophète, secoué par le rire, dit : « Ô Omar, dès qu'elles ont entendu ta voix, elles ont disparu ! – Comment, s'exclama l'ombrageux Omar, vous avez peur de moi et pas du Prophète !". Cachée derrière le rideau, sa fille Hafsa lui dit : "Ô mon père, tu es plus dur que l'Envoyé de Dieu". »

Maria, la douce concubine chrétienne

Ce dernier était en fait d'un naturel timide. Or il dut affronter toutes ses femmes à la fois lorsqu'il tomba amoureux de Maria, la concubine chrétienne, frêle beauté à la chevelure bouclée. Il avait vraiment perdu tout sang-froid. On rapporte que, fou de jalousie, il aurait demandé à son cousin Ali d'aller tuer un copte envoyé d'Égypte pour servir la concubine. Il accusait le serviteur d'avoir eu des relations secrètes avec la belle esclave. Le copte n'eut la vie sauve que parce qu'il constata qu'il était eunuque ! À part cet épisode de jalousie due à la passion, la tradition parle bien peu de cette Maria. Elle fut à l'origine pourtant de la grave crise domestique qui amena le Prophète à se tenir éloigné de ses épouses un mois durant. Hafsa, la fille d'Omar, au retour d'une visite à ses parents, avait surpris le Prophète avec Maria dans son propre logement et le jour qui lui avait été réservé. Mahomet, très gêné, lui avait demandé de ne rien dire, mais elle s'était empressée de tout raconter à Aïcha. Et là l'orage avait éclaté. Pauvre Prophète qui s'était vu « attaqué » par la meute de ses femmes déchaînées contre l'étrangère, cette Égyptienne chrétienne si douce et si soumise. La violence des rivales était telle qu'il avait dû installer Maria dans une maisonnette indépendante sur les hauteurs de Médine. Mahomet vieillissant éprouvait une réelle passion amoureuse pour Maria. Le fait qu'elle ait été chrétienne était sans doute attirant pour le Prophète qui semble avoir été fasciné par Jésus et par sa mère Marie, symboles pour lui d'humilité et de douceur. Cette idylle lui avait fait oublier toutes ses femmes, entre lesquelles il devait le partage égal de ses jours et de ses nuits Comment osait-il préférer une concubine étrangère aux fières Arabes musulmanes ? Devant la violence de ses femmes et leur hostilité à Maria, il avait songé à les répudier toutes, d'autant plus qu'elles étaient, avec lui, stériles. La petite esclave copte avait réussi, elle, à lui donner un bel enfant à la peau douce, Ibrahim (Abraham) qui devait être le symbole de l'union des monothéismes. Malheureusement, voici que ce mignon bébé qu'il couvrait de baisers sur tout le corps et auquel il tenait comme à la prunelle de ses yeux, tombe malade et meurt. On est tenté de se demander si ce fut bien une mort naturelle car les femmes du Prophète, humiliées, incarnaient de multiples intérêts de clans, menacés par ce fils d'une esclave chrétienne ! Sur le désespoir du Prophète à la mort de son fils la tradition reste très pudique.

Un Prophète désinvolte…

Sur sa désinvolture vis-à-vis de ses femmes, la même tradition se montre en revanche prolixe. L'historien Tabari (838-923), persan avisé, rapporte dans ses Annales : « Aïcha se plaignit d'une migraine. Le Prophète déjà fort malade dit : "Ô Aïcha, ce serait à moi de me plaindre, non à toi. Si l'on aime quelqu'un on regrette de lui survivre. Puis quel mal y aurait-il, ô Aïcha, si tu mourais avant moi, si je t'ensevelissais, si je priais pour toi et te déposais dans la tombe ? " Et celle-ci de rétorquer : "Oui, tu veux, en revenant de mon enterrement, faire un nouveau mariage". » Le Prophète, nous dit Tabari, sourit en entendant cette réplique acerbe. Le Mahomet de Médine avait l'autorisation coranique de contracter autant de mariages qu'il voulait, aussi bien avec des épouses auxquelles on donne une dot, qu'avec « des esclaves qu'Allah a données par fait de guerre » ou avec des femmes croyantes qui se donnent au Prophète si ce dernier veut les prendre en mariage (sourate 33, verset 50). Mais cela ne semblait pas lui suffire si on comprend bien ce verset du Coran : « II n'est point licite à toi, Prophète, de prendre encore d'autres femmes en dehors de tes esclaves, ni de les changer contre d'autres épouses, fusses-tu ravi par leur beauté » (sourate 33, verset 52). Même Muhammad Hamidullah dans Le Prophète de l'islam voit là « un point de quelque complication » (sic). Il est vrai, d'après Aïcha, qu'en général elle s'efforce de « satisfaire sans retard les passions de son Prophète » ! Ainsi Mahomet, qui est déçu par ses nombreuses épouses stériles et qui avoue être un époux jaloux, ne peut qu'être comblé par la Révélation qui déclare d'abord que « ses épouses sont les mères des croyants » (sourate 6) et qui défend ensuite aux musulmans « d'épouser jamais ses épouses après lui » (sourate 33, verset 53).

…mais misogyne…

Loin d'être un Prophète féministe comme voudraient le faire croire les apologistes musulmans modernes, Mahomet était même parfois misogyne. Il trouvait au sexe faible moins d'intelligence et de piété, moins de capacité juridique aussi. Il ne faisait là que suivre ou précéder le Coran pour qui le témoignage d'un seul homme équivaut à celui de deux femmes (sourate 2, verset 282). C'est également le Coran (sourate 4, verset 34) qui commande de frapper les femmes si elles persistent dans l'indocilité. Mahomet avait interdit de les frapper mais Omar vint trouver le Prophète et lui dit : « Les femmes s'enhardissent vis-à-vis de leurs époux ». À ces propos le Prophète autorisa les hommes à frapper leurs femmes, tout en reconnaissant que les hommes qui font cela ne sont pas parmi les meilleurs.

…et sans aucune indulgence

Le Prophète de l'islam, même s'il était amateur de femmes, n'était pas particulièrement indulgent envers le sexe féminin ! Le Coran punit l'adultère de cent coups de fouet. Or Imrân Husayni raconte qu'une femme de la tribu de Juhayna vint trouver le Prophète, alors qu'elle était enceinte après avoir commis l'adultère. Elle lui dit : « Envoyé de Dieu j'ai transgressé un interdit. » L'Envoyé de Dieu fit appeler son tuteur et lui dit : « Montre-toi bienveillant envers elle et quand elle aura accouché ramène-la moi. » Celui-ci fit ce qui lui avait été demandé et le Prophète ordonna d'attacher la femme avec ses habits ; puis il la fit lapider et dirigea la prière mortuaire. Dans l'Évangile, Jésus évita la lapidation de la femme adultère en posant une condition impossible à ceux qui voulaient appliquer la loi juive de la lapidation : « Que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre. » Et tous de se retirer, les plus âgés en premier. Jésus dit à la femme : « Va et ne pèche plus ! » Mais Mahomet, lui, ne pardonna pas à la femme adultère. Il faut la foi des musulmans pour voir dans cette punition de la femme fornicatrice autre chose qu'une mise à mort inacceptable pour une conscience moderne.
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Message par wahrani Ven 29 Avr 2011 - 10:23

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Message par Esculape Ven 29 Avr 2011 - 10:27



mercredi 16 juin 2010

Les femmes et les ennuis conjugaux de Mahomet
par Hélios d’Alexandrie


Certains convertis à l’islam prennent pour de l’argent comptant l’endoctrinement au sujet de Mahomet. Le beau modèle ! À l’instar de David, ils nous font la leçon. Je leur conseillerai de se documenter plus solidement avant de dire n’importe quoi, histoire de ne pas perdre la face.

Résumer les histoires de femmes de Mahomet et ses ennuis de ménage n’est pas chose facile tant il y a de la matière. Sur le plan positif, rapportons son mariage avec Khadija sa première épouse qui était aussi son employeur. Plus âgée que lui et plus équilibrée, elle a su exercer sur lui un véritable ascendant et une autorité indéniable, preuve qu’avant l’islam les femmes arabes détenaient une place de premier plan dans la société. Tant qu’elle vivait les excès de son mari pouvaient être contenus.

Après la mort de Khadija et surtout après l’hégire, Mahomet a troqué la prophétie pour le pouvoir politique, les richesses et la guerre. Il s’est octroyé, ou plutôt s’est fait octroyer, par Allah des privilèges auxquels les autres musulmans n’avaient pas le droit de prétendre. Sur le plan matrimonial, Mahomet s’est réservé le droit d’épouser autant de femmes qu’il voulait, il avait également le droit de prononcer le divorce d’une femme mariée sans le consentement de son mari afin de l’épouser.

Il a épousé Aïcha, la fille de son fidèle disciple Abou Bakr, quand elle avait 6 ans. Il s’est contenté de jeux sexuels en sa compagnie durant trois ans et ne l’a déflorée qu’à l’âge de 9 ans (c’est pourquoi l’Iran fixe l’âge légal du mariage à 9 ans pour les filles). Soucieux de s’attacher ses amis, il épousait leurs filles, c’est ainsi que Hafsa, la fille de Omar ibn el Khattab (le second calife), est entrée dans son lit.

Les experts ne s’entendent pas sur le nombre de femmes que Mahomet possédait en tant qu’épouses légitimes, certains avancent le chiffre de 9, d’autres vont jusqu’a 19, il aurait épousé les veuves de compagnons tués au combat afin de leur assurer la protection.

Mahomet se targuait d’être juste envers ses épouses, chacune avait droit à sa "nuit". Cependant cela ne l’empêchait pas de préférer certaines de ses nombreuses esclaves et concubines, en général plus jolies, telle que cette jeune esclave nommée Maria, la copte avec qui il a été surpris au lit par nulle autre que Hafsa. Cette dernière lui a alors fait une scène terrible et a ameuté tout le harem, or, elle était dans son droit, l’incartade de Mahomet avec Maria s’étant déroulée durant la nuit qui lui était réservée. Il faut dire que Hafsa était fort laide, ce qui expliquait mais ne justifiait pas le comportement de son prophète de mari.

À la suite de cet incident les femmes de Mahomet se sont entendues pour le priver de sexe tant qu’il ne renoncera pas à ses belles esclaves. Le boycott a tenu malgré ses efforts, ses persuasions et l’intercession de ses nombreux beaux-pères, jusqu’au moment où il s’est décidé à mettre fin à cette révolution de harem en faisant appel à Allah. Ce dernier s’est alors empressé de lui envoyer les versets 1 à 5 de la sourate LXVI où on lit ceci : " Ô Prophète ! Pourquoi tu t’interdis ce que Allah a rendu licite pour toi, lorsque tu recherches la satisfaction des femmes que tu as en ta possession ? Allah t’impose de te libérer de tes serments. Si le Prophète répudie ses femmes, son Seigneur lui donnera en échange des épouses meilleures, soumises, croyantes, pieuses,repentantes, qu’elles aient été déjà mariées ou qu’elles soient vierges." Sur ce, Mahomet se retira avec Maria la copte et délaissa ses épouses durant tout un mois au cours duquel la menace de divorce collectif s’est maintenue, suite à quoi le front uni des épouses s’est effrité.

Le portrait ne serait pas complet sans l’histoire de Zeinab, la fille de Jahsh, qui était très belle, elle était l’épouse de Zaid le fils, adoptif de Mahomet. Ce dernier ayant surpris sa belle-fille alors qu’elle était en petite tenue a eu le coup de foudre. Devant tant de beauté, il aurait alors prononcé ces mots : "Doux Seigneur, comme tu tournes le cœur des hommes !" Et le "saint homme" se retira tout confus.

Zeinab s’en ouvrit à son mari, celui-ci connaissant trop bien son père adoptif, crut bon de lui proposer de divorcer pour lui permettre d’épouser Zeinab, mais Mahomet avait très peur des ragots et des qu’en dira-t-on. De plus, en épousant sa propre bru, il se trouvait à transgresser un interdit. Fort opportunément, il eut une vision et Allah lui envoya les versets 2 à 37 de la sourate XXXIII où on peut lire ceci : "Allah n’a pas fait que vos enfants adoptifs soient comme vos propres enfants... Lorsque Allah et son prophète ont pris une décision, il ne convient à personne de maintenir son choix sur l’affaire...Allah te la donne (Zeinab) pour femme afin qu’il n’y ait pas de faute à reprocher aux croyants au sujet des épouses de leurs fils adoptifs... L’ordre d’Allah doit être exécuté. Il n’y a pas de faute à reprocher au Prophète au sujet de ce que Allah lui a imposé..."

Émergeant de sa transe prophétique Mahomet trouva Aïcha, sa préférée, à côté de lui, et il lui dit : "Qui ira féliciter Zeinab et lui dire qu’Allah me la donne en mariage ?" À quoi Aïcha, qui n’était pas dupe, aurait répliqué : "Ton Allah se montre toujours empressé à exaucer tes vœux amoureux."

Le déni n’est pas le moindre problème des musulmans, leur incapacité à user de leur esprit critique les pousse à justifier l’injustifiable. À bien des égards le comportement de Mahomet était très éloigné de celui d’un homme de Dieu, nul mortel ne saurait raisonnablement en tirer fierté. Or, ces exemples démontrent à qui n’a pas de parti-pris jusqu’où il est possible d’utiliser la religion pour manipuler les gens, obtenir des avantages ou régler des problèmes personnels.

Sachant à quel point les islamistes tiennent à suivre le "beau modèle", on ne peut qu’être inquiet pour la paix et pour l’avenir.

Point de bascule, le 12 décembre 2007

Mis en ligne sur Sisyphe, le 10 janvier 2008


Issue du procès 16 juin 2010 : « Crime d’honneur au Canada : le père et le frère d’Aqsa Parvez condamnés à la prison à vie », La Presse Canadienne.

© Sisyphe 2002-2011
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Message par wahrani Ven 29 Avr 2011 - 10:29


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Message par castaneda Ven 29 Avr 2011 - 10:38

preuve qu’avant l’islam les femmes arabes détenaient une place de premier plan dans la société.
??????!!!!!!!!!!!!!!!
affraid
sans commentaire .

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Message par Esculape Ven 29 Avr 2011 - 10:50

En tous les cas la femme berbere etait bien considérée .Mieux que ne lui octroie le statut des "arabes".(les européens confondent arabes et non arabes des qu'il s'agit de musulmans)
Tu penses que la polygamie ;l'esclavage et le statut de mineure est une avancée?L'Islam a fait des concessions aux polytheisyes mecquois.
En Afrique du nord la femme avait la capacite de mener des hommes:Dihya,Tin hinane.
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Message par wahrani Ven 29 Avr 2011 - 11:03



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Message par castaneda Ven 29 Avr 2011 - 11:09


Les amazighs etaient libres.

il le sont encore mais une liberté qui préserve leur dignité .

L'Islam a fait des concessions aux polytheisyes mecquois

dieu et son prophète saw savent trop bien que l'Islam va durer et être la religion des milliards de gens .je pense pas qu'il arrangerait seulement les hommes mesquois .

1: je suis contre la polygamie , mais si l'homme se remarie pour une raison bien évidente et convaincante c'est hlel .Il reste si la femme ne veut pas partager son homme elle demande le divorce .
2: quel esclavage ?? (je vais en citer un type selon les croyances de la société moderne ) "rester à la maison au lieu de travailler : je suis pour .la maison est le royaume de la femme tant que dehors est MOCHE et HORRIBLE" .


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Message par Esculape Ven 29 Avr 2011 - 11:10

L'Islam a toléré l'esclavagisme,le pillage et la rapine!!!!

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Message par wahrani Ven 20 Mai 2011 - 1:50

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Message par Esculape Ven 20 Mai 2011 - 13:58


vendredi 20 mai 2011
DÉCOUVERTE - INTERNATIONAL - PAN AFRIQUE - ESCLAVAGE
Islam et « esclavage » ou l’impossible « négritude » des Africains musulmans
SAMEDI 12 AOÛT 2006


L’islamisation de l’Afrique subsaharienne s’est accompagnée d’une entreprise massive d’asservissement des païens. Cet esclavage musulman et la traite « orientale » qu’il a impliquée demeurent refoulés par les Africains comme par les Occidentaux. L’Historien Jean Schmitz revient sur les raisons de ce silence et éclaire sa portée : de l’Afrique de l’Ouest aux banlieues françaises en passant par le Maghreb.
De notre partenaire Africultures

Par Jean Schmitz

Africultures est aujourd’hui la revue et le site Internet de référence sur les expressions culturelles contemporaines africaines. Créée en 1997, la revue compte 67 numéros thématiques qui abordent les nombreuses facettes des cultures de l’Afrique et de sa diaspora. Espace de libre parole, de réflexion et d’échange, Africultures œuvre pour une meilleure (re)connaissance de ces cultures et une décolonisation partagée des imaginaires. Pour plus d’information et pour découvrir les multiples activités d’Africultures (agenda culturel, critiques, chroniques, murmures, petites annonces, sites web spécialisés : afriphoto, afriblog, africiné...) rendez-vous sur le site : www.africultures.com. Une première version de ce texte a été présentée au séminaire du Paris Research Center de l’Université de Floride (session d’Abdoulaye Kane) qui s’est déroulé les 11 et 12 avril 2006 à Paris. Ce texte est tiré du n°67 de la revue Africultures dont le dossier a pour thème : "Esclavage, enjeux d’hier à aujourd’hui". Cette revue peut être commandée en librairie ou sur le site Internet d’Africultures."
On voudrait mettre en rapport la stratégie de visibilité d’une minorité « noire » en France regroupant Africains et Antillais avec la création du Conseil représentatif des associations noires (CRAN) à la fin 2005 (Ndiaye 2005), construite à partir de la mémoire de l’esclavage, et le relatif silence des immigrés musulmans originaires d’Afrique de l’Ouest à cet endroit.

Symétriquement, on est frappé par l’absence de recours à la rhétorique islamiste par les mêmes jeunes « blacks » des cités durant l’incendie des banlieues de novembre 2005. Nous voudrions montrer que le « grand récit » mettant en continuité l’esclavage, la colonisation, l’émigration et la discrimination à l’embauche permet le retournement de la stigmatisation liée à la couleur de la peau dans la mesure où il se situe à l’intérieur d’une sphère occidentale et chrétienne (non confessionnelle), comme l’ont fait dans les années 1930 Léopold Sédar Senghor (Vaillant 2006) et Aimé Césaire, puis après 1945 Alioune Diop (Jules Rosette 1992) et Frantz Fanon. À l’inverse, nous tentons ici de montrer qu’une telle opération, dont nous ne pouvons développer les conditions, est difficilement possible dans la sphère musulmane, sinon au prix de malentendus débouchant sur des violences et cela pour deux raisons principales.

L’esclave est défini comme non musulman

En Afrique de l’Ouest, au sens large incluant le Sahara et le Sahel, « l’esclavage » et la « négritude » ont moins une valeur « ethnique » ou raciale que morale et religieuse, en l’occurrence islamique car liée à la doctrine du jihâd : l’obligation étant faite à tout croyant de mener la guerre sainte afin d’asservir les païens, l’esclave est défini comme non musulman. À partir du moment où l’Afrique (Côte d’Afrique de l’Est et Afrique subsaharienne) devint la principale zone pourvoyeuse d’esclaves de la traite orientale, la négritude devint synonyme de servitude (Lewis 1993) et corrélativement la noirceur de la peau fut associée à un déni d’islam.

On assiste aujourd’hui à la réactualisation des violences culturelles et sociales induites par ces assimilations, autant au Maghreb qu’en Occident. D’une part, la politique d’externalisation et de délégation aux États du Maghreb du contrôle des migrations des Subsahariens menée par les États européens, met en lumière l’attribution du qualificatif « d’esclaves », ‘abid (sg. ‘abd) à ces derniers (Aouad-Badoual 2004), comme en Libye et ce depuis plusieurs années (Bensaad 2005).

D’autre part le même sobriquet « d’esclave » utilisé à l’endroit des migrants africains musulmans dans les cités et les banlieues de France n’est pas seulement une métaphore puisqu’il légitime la réticence des Maghrébins à voir des mosquées dirigées par des Africains ou à prier derrière un imam noir (Diop et Michalak 1996, Diouf 2002, Soares 2004). C’est un des principaux éléments permettant de comprendre la très faible représentation de l’Islam africain aussi bien au niveau politique du Conseil français des musulmans de France (CFCM) qu’au sein de l’espace public en France (rassemblement religieux, lieux de prière, mosquées...) et plus largement l’impossible identification à une « umma » [1] imaginaire, à la fois gage de moralisation mais aussi terreau de l’islamisme radical et du jihâd d’Al Qa‘ida (Mohammad-Arif et Schmitz 2006).

Islamisation et mise en esclavage des païens

Ce déni d’islam, qui procède de l’impact du réformisme musulman et du nationalisme arabe du XXe siècle au Maghreb, réduit à néant la longue et vénérable entreprise intellectuelle et religieuse des savants musulmans africains qui s’appliquèrent à déconnecter la couleur de la peau de l’islam. Instaurant une distance critique par rapport à « l’ethnographie arabe » dualiste reposant sur le couple bîdân (Blanc) / sûdân (Noir) et assimilant ce dernier à un païen ou idolâtre (kafir), un savant de Tombouctou pris par les Marocains avant d’être libéré, Ahmed Baba (1556-1627), élabora une « ethnographie religieuse » (Robinson 2004) distinguant, à l’intérieur des Noirs, les musulmans des païens, et corrélativement interdisant la capture d’esclaves parmi les premiers mais l’autorisant parmi les seconds.

Cette distinction fut lourde de conséquences puisque près de deux siècles après, elle fut au fondement des jihâd des XVIIIe et XIXe siècles dont les plus importants furent celui de Sokoto (Nord du Nigeria actuel) mené par Uthman dan Fodio vers 1810 et d’al-Hâjj Umar au Mali au milieu du XIXe siècle (Robinson 1988, Schmitz 2006). La création de cet archipel d’États musulmans qui s’égrenèrent du Sénégal à l’Ouest jusqu’au Nigeria et au Cameroun à l’Est fut un phénomène à double face. Car la lutte contre la mise en esclavage et la traite atlantique au nom de l’interdiction de capture d’un musulman fut à la fois le moteur de l’islamisation (Diouf 1998), en créant des États qui étaient autant de zones refuges, et simultanément la légitimation d’une entreprise massive d’asservissement des païens situés plus au sud du Sahel, en Guinée, Mali, Burkina, Cameroun.

En effet, ces guerres saintes inaugurèrent des traites et des mises au travail des esclaves au sein de plantations internes à l’Afrique, (Meillassoux 1986, Lovejoy 2002, 2004, Pétré-Grenouilleau 2004) ainsi que des opérations de colonisation au nom de l’islam, ces dernières se poursuivant sous des formes pacifiques jusqu’à aujourd’hui (Schmitz 2006). Avant de poursuivre, mesurons l’importance de cette reconfiguration comportant deux facettes de l’identification entre la couleur de peau, l’élément médian et l’islam d’une part, la catégorie servile d’autre part.

Des musulmans ouest-africains se qualifient de « Blancs »

Premièrement, le dualisme blanc-noir fut réservé à la sphère religieuse et à celle du caractère de la personne, la blancheur du « cœur », siège de l’intelligence et de la volonté étant opposée à la noirceur de la dissimulation (Taine Cheikh 1986). Aussi les musulmans d’Afrique de l’Ouest (Soninke, Peuls / FulBe / Fulani) se qualifièrent-ils de « Blancs » (du point de vue religieux) au grand étonnement des voyageurs occidentaux du début du XIXe siècle qui pratiquaient une observation de type « sensualiste » assurant le passage du physique au moral. Ces derniers étaient en quête de « races » identifiées et mesurées au nom du paradigme naturaliste de « l’anthropologie » (physique) (Broca). Ne pouvant expliquer la présence de Blancs parmi les Noirs, ils inventèrent des migrations en provenance de l’Orient (Robinson 1988, Botte & Schmitz 1994).

En second lieu se répandit particulièrement au Sahara et au Sahel une ethnographie ou une raciologie non pas dualiste mais comportant trois termes, en ajoutant au couple Blancs / Noirs, celui de Blancs / Rouges (ou d’autres termes de couleur) décliné en arabe ou en Tamasheq (berbère des Twaregs) (Lewis 1993). Les « Rouges » servaient à qualifier les nobles au statut ambigu, comme les Haratîn du Sahara occidental (Mauritanie, Maroc), affranchis ou descendants d’esclaves « noirs » mais musulmans et « arabophones ». Échappe également au dualisme l’appellation des Noirs musulmans de Mauritanie qui ne sont pas désignés en arabe hassaniyya par l’antonyme de Blancs (bidân), sûdân - réservé aux ‘abd et Haratîn - mais par le terme kwâr désignant la couleur vert foncée d’origine tamasheq (Taine Cheikh 1986).

Enfin, le dualisme moral fut affecté à ces catégories ambiguës. En effet, les esclaves ou affranchis compris dans cette zone du Sahara et du Sahel sont moins stigmatisés par rapport à leur couleur de peau que pour leur absence de vergogne ou de sens moral (Klein 2005). Cela renvoie à des codes de l’honneur et de la générosité transmis par la généalogie (Botte 2000), qui sont des lieux communs des sociétés des milieux arides ou désertiques et non des sociétés musulmanes à proprement parler, ces dernières valorisant l’aumône et le don pour recevoir la bénédiction. Aussi l’islamisation de ces catégories qu’on rencontre aussi bien au Nord qu’au Sud du Sahara ne suffit pas à les émanciper.

Une sous-estimation de la traite « arabe »

Cette déconnexion entre couleur de peau, islam et esclavage et le dépassement du dualisme Blanc-Noir par une ethnographie à trois termes n’ont duré qu’un temps et ont été limités à Afrique de l’Ouest, à la fois par la raciologie occidentale et par l’arabisation qui a remis en pratique « l’ethnographie arabe ».

Le dualisme Noirs / Blancs, construit aux États-Unis par des dispositifs à fabriquer de la race (race making institutions) que sont après l’esclavage, l’hyper ghetto et l’incarcération de masse des Afro-américains (Wacquant 2005), a dominé l’interprétation des violences qui opposèrent Sahariens (bîdân donc blancs) et Sahéliens (noirs, négro-mauritaniens...) au cours des années 1990 : « événements sénégalo-mauritaniens » de 1989 jusqu’à 1992 assimilés au conflit du sud Soudan (Bullard 2005) et rébellion puis chasse aux Twaregs au nord du Mali entre de 1990-1996 (Maiga 1997).

Au Proche-Orient comme au Maghreb, cette construction a été recouverte par le nationalisme arabe dont l’islamisme est un héritier et qui pratiqua une « politique du passé » à deux volets. En effet, la mise entre parenthèses de la traite à la fois « orientale » (océan indien et Maghreb) et interne à l’Afrique au profit d’une attention quasi exclusive à la traite atlantique était la condition de la fusion des victimes, « Arabes » et Subsahariens.

La reconnaissance de la traite (principalement atlantique) et de l’esclavage comme crime contre l’humanité a été reconnue par une loi française proposée par Christiane Taubira, députée de la Guyane et promulguée le 21 mai 2001. De même, une telle reconnaissance, quoique moins nette, a été opérée à la conférence de Durban (Afrique du Sud) contre le racisme et la discrimination raciale... en septembre 2001. Dans les deux cas, on a assisté à une sous-estimation de la traite orientale ou « arabe ». Le second événement nous semble le plus révélateur. Précédant le 11 septembre, les conférenciers réunis à Durban ont réussi à faire passer au premier plan des « victimes » contemporaines de l’Occident, non plus les Africains, l’apartheid étant supprimé et l’esclavage étant renvoyé au passé, mais les « Arabes » à travers les figures des Afghans ou des Palestiniens.

Au centre de l’opération, mentionnons l’action menée depuis le début des années 1990 par un groupe de pression, le Group of Eminent Person ayant à sa tête deux historiens, J. F. Ade Ajayi et un politologue américain d’origine kenyane, Ali Mazrui, qui arguèrent de la traite atlantique pour demander des « réparations » en décembre 2002 au colloque de l’African Studies Association (Howard Hassman 2004). Outre l’exclusion de la traite orientale du réquisitoire, les membres du groupe s’appuyaient sur l’absence de caractère racial de la traite musulmane. L’innocence de la traite arabe est un mythe occidental datant du XVIIIe siècle (Lewis 1993 : 50) qui se cristallisa lors de la première abolition de 1792 et de la suppression de la traite. L’euphémisation de l’esclavage, qui prendra le relais, attribue également un caractère bénin à l’esclavage africain alors que l’analyse historique actuelle inverse les termes : au XIXe siècle, le sort des esclaves aux États-Unis est plus enviable que celui de ceux capturés en Afrique mais également des prolétaires en Europe (Botte 2000).

Néanmoins, l’esclavage musulman était différent du chattel slavery occidental - en dehors des « plantations » sahéliennes. Ses deux formes dominantes, l’esclavage domestique et les armées d’esclaves, étant l’occasion d’une réelle mobilité sociale (Robinson 2004). Ce déni de l’esclavage interne sera repris par les Africains proto nationalistes - Senghor, Nyerere, Nkrumah -, mais aussi les ethnologues comme Griaule (Botte 2000) qui construisirent en miroir une civilisation africaine égalitaire et communautaire, en l’absence d’une historiographie consistante sur les jihâd des XVIIIe et XIXe siècles qui n’apparut que dans les années 1970.

Victimes ici, dominants là-bas

Ce déni de l’esclavage africain sera étendu à celui des « Arabes » au nom du nationalisme des indépendances qui récusa l’abolitionnisme chrétien, principal argument de la colonisation. En effet, pour les Occidentaux de la fin du XIXe siècle, le caractère bénin de l’esclavage des musulmans fait place à un abolitionnisme militant véhiculé en Afrique par les missionnaires à travers deux figures dominantes.

David Livingstone, explorateur de l’Afrique du Sud et de l’Est et évangéliste écossais fut le promoteur des « three Cs - Christianity, commerce et civilisation ». Son équivalent français fut Charles Lavigerie, évêque catholique d’Alger et fondateur de l’ordre des Pères Blancs, chargé de mener un combat sans merci contre l’esclavage et le commerce des esclaves de l’Afrique islamique sous forme d’une véritable croisade (1868-1892) à laquelle participa un des fondateurs de l’Africanisme, Maurice Delafosse.

Ainsi, en conclusion, dirions-nous qu’aussi bien en matière d’islam que d’ethnonymie, le qualificatif de couleur fait l’objet de contournements manifestes lorsqu’il est question des Africains de l’Ouest. On parle plus volontiers d’islam africain (D. Robinson 2004) que « d’islam noir » comme dans la première moitié du XXe siècle (Schmitz 1998). Cet évitement signale un ensemble complexe de représentations et de configurations réversibles et formant cascades : les victimes ici sont les dominants là-bas en fonction d’une série de critères également contextuels : maîtrise de la langue arabe, signes visibles de piété musulmane...

Ces phénomènes de « stigmatisation dans la stigmatisation » rendent difficile mais indispensable le « devoir d’histoire » plus que de mémoire (Weil et Dufoix 2005) à l’endroit de ces deux ensembles que l’on a tenté de croiser et qui font l’objet d’une attention renouvelée, surtout dans le monde anglo-saxon : l’islam (Robinson 2004) et l’esclavage (Botte 2000, 2005, Pétré-Grenouilleau 2004, Lovejoy 2004). Afin de rendre justice aux valeurs et à cette économie morale de l’islam qui a permis aux migrants d’Afrique de l’Ouest de garder la tête droite même dans des conditions de vie très difficiles.

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BIBLIOGRAPHIE
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[1] L’umma est la communauté musulmane ou la communauté mondiale des croyants. Elle a un triple sens : communauté mondiale car dispersée de l’Indonésie à l’Afrique de l’Ouest, regroupement unitaire dépassant les divisions sectaires et enfin utopie d’une communauté imaginaire (Anderson) qui dépasse les divisions internes, la guerre civile (la fitna) qui est la grande

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Message par wahrani Ven 20 Mai 2011 - 14:36

Introduction

Louange à Allah seul, et que Son salut et Sa bénédiction soient sur le dernier des Prophètes…

Croire que le Prophète de l’Islam, Muhammad (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui), a opprimé et soumis la femme, a bafoué ses droits, l’a prise comme un objet de plaisir, s’est comporté envers elle tel un maître avec son domestique en ne l’écoutant pas, ni l’associant aux affaires publiques, sans la concerter ou lui demander son avis, mais qu'il lui ordonnait et qu'elle devait obéir, est une idée malheureusement répandue en Occident.
Ceci est l’image de Muhammad (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) dans l’esprit des Occidentaux et notamment celle concernant son comportement avec la femme. Cette image est sans le moindre doute erronée allant à l’encontre de la réalité. Elle fut vulgarisée et ancrée dans les esprits des Occidentaux par les religieux, les intellectuels, les médias et même les politiques. Ceci, pour écœurer les gens de l’Islam et de son Prophète. Cependant, il existe un groupe de personnes dont font partie des gens considérés comme des meneurs dans le domaine intellectuel, médiatique et politique, qui n’accepte pas cette fausse vision des choses et persiste à montrer la réelle conception de l’islam et de son Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui). Seulement, l’emprise du premier groupe sur les médias a rendu la voix du deuxième groupe presque inaudible voire sans aucune répercussion.
Si nous voulons connaître la conduite que le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) adoptait avec la femme, il convient avant toute chose de lire sa biographie en étudiant ses paroles et son attitude envers elle, pour pouvoir ensuite juger en toute neutralité et objectivité.

Le statut de la femme avant l’Islam

En premier lieu, nous devons nous poser cette question : la femme jouissait-elle de droits avant l’Islam qui, ensuite, auraient été retirés par le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) après l’Islam ?
La réponse est non ! La femme ne possédait aucun droit avant l’Islam, mais l’Arabe, dans sa nature, détestait les filles, qu’il considérait comme un déshonneur. Ceci alla jusqu’à que certains Arabes d’avant l’Islam étaient connus pour enterrer les petites filles vivantes. Le Coran nous décrit cette situation, lorsqu’Allah dit :
(Et lorsqu’on annonce à l’un d’eux la naissance d’une fille, son visage s’assombrit et une tristesse profonde, mais contenue l’envahit. Il se cache des gens, à cause du malheur qu’on lui a annoncé. Doit-il garder cette fille malgré la honte engendrée ou l’enfouir dans la terre ? Combien est mauvais leur jugement !)[1]
Avant l’Islam, s’il advenait à la femme de perdre son mari, elle était donnée en héritage à ses enfants et ses proches, si du moins ils le souhaitaient. Ils avaient libre choix de la remarier avec l’un d’entre eux, sinon ils pouvaient lui refuser tout remariage et l’enfermaient jusqu’à ce qu’elle meurt. L’Islam rejeta tout cela, et le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) lui fit valoir ses droits, comme nous pourrons le constater.
Avant l’Islam, la situation de la femme n’était point meilleure dans les autres communautés. En Grèce antique, la femme était considérée comme un misérable objet se vendant et s’achetant dans les marchés. Elle ne jouissait d’aucun droit civique, ni financier. Son mari, après son père, détenait un droit total sur elle, notamment sur son argent ; en aucun cas, elle ne pouvait l’utiliser sans son accord préalable. En Inde, lorsque la femme perdait son époux, elle n’avait plus de raison de vivre ; sa vie se terminait à la mort de son mari en s’immolant de plein gré sur son bûcher.
De même, si nous étudions la situation de la femme chrétienne au Moyen-Âge, nous remarquerons qu’elle vivait une situation pire que celles déjà citées. À tel point que les religieux se demandèrent si sa nature était humaine ou diabolique ? Voilà l’environnement dans lequel vivait la femme avant l’Islam. Qu’a donc apporté l’Islam à la femme ? Et qu’a apporté le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) à la femme ?

Le statut de la femme en Islam
Le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) nous a informé qu’il aimait la femme et en aucun cas ne la détestait ni la dévalorisait. Il disait (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) : « De cette vie, j’ai aimé les femmes et le parfum, et on a rendu la prière agréable à mes yeux. »[2] Aussi, le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) parla de l’égalité humaine des femmes avec les hommes en disant : « Les femmes sont les consœurs des hommes. »[3] En effet, tous les hommes proviennent d’une femme et d’un homme, et les femmes également ; personne n’est donc plus méritant que l’autre si ce n’est par la foi et les bonnes œuvres.
En France, en 585, lors du Concile de Mâcon, on se demandait : est-ce que la femme possède une âme ou pas ? Ils en conclurent que la femme était dépourvue de l’âme qui sauvait la personne du châtiment de l’enfer si ce n’est l’âme de Marie qui, elle, sera sauvée !
Par contre, le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) a été envoyé pour confirmer l’égalité entre l’homme et la femme concernant la foi, la pratique et les récompenses qui leur sont liées. Allah dit :
(Les soumis et les soumises à Dieu, croyants et croyantes, obéissants et obéissantes, loyaux et loyales, ceux et celles qui endurent avec patience, se montrent humbles, donnent l’aumône, jeûnent, préservent leur chasteté et se remémorent souvent Dieu : à tous Dieu a préparé un pardon et une énorme récompense.)[4]
Allah dit également :
(Celui qui fait une mauvaise action sera rétribué par son équivalent ; et celui, mâle ou femelle, qui fait une bonne action tout en étant croyant, alors ceux-là entreront au Paradis pour y recevoir leur rétribution sans compter.)[5]
Lorsqu’Allah leur interdit de détester la naissance des filles en disant :
(À Dieu appartient la royauté des cieux et de la terre. Il crée ce qu’il veut. Il fait don de filles à qui il veut, et octroie des garçons à qui il veut. Ou bien il donne à la fois garçons et filles ; et il rend stérile qui il veut. Il sait et est capable de tout.)[6]

… le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) fit de même en proscrivant cet affreux comportement et encouragea l’éducation des filles et le bon comportement envers elles. En effet, il dit (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) : « Celui qui éduque deux filles jusqu’à ce qu’elles atteignent l’âge de la puberté, lui et moi, ressusciterons le jour de la résurrection de cette façon (et il joignit les doigts de sa main.) »[7] Ceci montre combien son degré est élevé et qu’il sera rapproché du Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) pour la seule raison de s’être occupé de ses filles et pour les avoir protégées jusqu’à qu’elles aient atteint l’âge de la puberté et de la responsabilité. Le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) dit aussi : « Celui qui détiendra sous sa responsabilité trois filles ou trois sœurs, ou bien deux filles ou deux sœurs, puis se comportera bien avec elles en craignant Allah rentrera au paradis. »[8]
Au moyen de cette méthode encourageante, le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) mit fin à une conduite ancrée dans les esprits des Arabes avant l’Islam, celle qui portait en aversion les filles en les considérant comme le symbole de l’impuissance et du déshonneur.

La femme et l’enseignement
Le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) encouragea les femmes à s'instruire en disant : « Rechercher la science est une obligation pour tout musulman. »[9] Cela concerne aussi bien l’homme que la femme. Une femme vint voir le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) et lui dit : « Ô messager d’Allah ! Les hommes se sont emparés de toutes tes paroles, consacre-nous donc un moment pour que l’on puisse te rencontrer et que tu nous enseignes ce qu’Allah t’a appris. » Le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) dit : « Réunissez-vous ce jour-là et ce jour-ci. » Ce qu’elles firent aussitôt ; durant ces jours, le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) leur enseignait ce qu’Allah lui avait appris.[10]
D’ailleurs, le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui), durant ses sermons et ses exhortations, s’adressait aux hommes comme aux femmes, puis s’adressait exclusivement aux femmes et leur consacrait quelques-unes de ses paroles. En d’autres termes, les personnes qui bénéficiaient le plus des paroles du Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) étaient, sans le moindre doute, les femmes.
Le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) n’enfermait pas la femme à la maison, comme ils prétendent ! Au contraire, il lui a permis de sortir lorsqu’elle avait des choses à faire, mais aussi pour rendre visite à ses proches et ses amis, pour rendre visite au malade, etc. Il lui a également permis d’aller à la mosquée en disant : « N’empêchez pas les femmes d’aller aux mosquées. »[11]
Le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) aimait la compagnie de son épouse.
De plus, le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) aimait la compagnie de son épouse lors des invitations et les refusait si jamais l’inviteur n’admettait pas sa femme avec lui.
Anas (qu’Allah l’agrée) raconte que le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) avait un voisin persan connu pour ses mets délicieux. Ce voisin prépara un plat pour le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) et le convia à sa table. Le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) lui dit : « Et mon épouse ? (En parlant de son épouse Aïcha, qu’Allah l’agrée) » Il répondit : « Non (je ne l’invite pas). » Le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) rétorqua : « Je refuse donc. » Le voisin réitéra son invitation et le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) lui redemanda : « Et mon épouse ? » Il répondit : « Non (je ne l’invite pas). » Le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) rétorqua de nouveau : « Je refuse donc. » Le voisin réitéra une nouvelle fois son invitation et le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) lui redemanda : « Et mon épouse ? » L’homme, après trois demandes consécutives, dit : « Je suis d’accord. » Le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) et Aïcha se levèrent et se suivirent mutuellement jusqu’à atteindre la maison de l’hôte. »[12]
Remarquez comment le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) refusa l’invitation de cet homme parce qu’il ne pouvait pas supporter s’imaginer manger sans la compagnie de son épouse.
Ce comportement fait partie de la bonne relation à avoir avec sa femme, du respect de ses droits et de la prise en compte de ses sentiments et de ses considérations.
Le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) incite à la tendresse envers la femme.
Le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) connaissait bien la nature féminine, il savait que les sentiments chez la femme exercent une influence plus grande que chez les hommes, sachant qu’elle est plus émotive et plus faible psychologiquement et physiquement. C’est pour cette raison que le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) conseilla d’être tendre et patient avec elle, de ne pas trop tenir compte de ses fautes, car être dur avec la femme mène à la rupture entre les époux. Le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) dit : « Veuillez du bien aux femmes. Elles ont été créées d’une côte et la côte la plus tordue est celle de la partie supérieure. Si tu cherchais à vouloir la redresser, tu la briserais, mais si tu la laissais ainsi, elle resterait tordue, je vous enjoins donc d’être bons avec les femmes. »[13] On trouve dans un autre hadith la version suivante : « Les femmes ont été créées d’une côte, si tu cherchais à vouloir la redresser, tu la briserais, conduis-toi bien avec elle et vous pourrez vivre ensemble. »[14]
Ce hadith montre quelle est la meilleure attitude à adopter pour que la femme puisse s’affermir et s’améliorer. Cette attitude ne passe que par la douceur, la délicatesse, la persuasion et la prise en charge. En effet, l’attitude qui consiste à vouloir changer la femme et l’améliorer par la violence et la rudesse ne mènera qu’à la multiplication des problèmes.

Le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) incite à subvenir aux besoins de la femme
Le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) incita les époux à dépenser pour leurs femmes selon leurs capacités. En Islam, subvenir aux besoins de la femme est une obligation prescrite à l’homme. Malgré cela, le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) informa que l’homme est récompensé pour chaque dépense effectuée pour son épouse. Le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) dit à Sa’d Ibn Aby Waqâss (qu’Allah l’agrée) : « Tu ne dépenseras point un bien, en voulant par cette dépense le visage d’Allah, sans qu’on ne te récompense pour cela, même la nourriture que tu fais goûter à ta femme. »[15]
Le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) dit également : « Le meilleur argent est celui qui est dépensé par l’homme pour sa famille. »[16] On entend par « famille » sa femme et ses enfants. Le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) dit : « L’homme qui donne de l’eau à boire à son épouse est récompensé. »[17] Al-‘Irbâd Ibn Sârya (qu’Allah l’agrée), compagnon du Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui), après avoir entendu ce hadith, alla voir sa femme, lui donna à boire et l’informa de ce qu’il avait entendu du messager d’Allah (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui).
Le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) a rendu l’homme responsable de sa femme et de ses enfants le jour de la résurrection ; il dit : « Allah demandera des comptes à tout ceux qui avaient une responsabilité sous leur autorité : a-t-il bien assumé ses responsabilités, ou a-t-il été négligent ? Ceci, jusqu’à ce qu’il demande à l’homme s’il a bien assumé la responsabilité qu’il détenait sur sa famille. »[18]

L’exhortation du Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) au bon comportement envers son épouse
Le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) montra qu’entretenir de bonnes relations avec les femmes était un signe révélant la noblesse d’esprit et la vertueuse attitude de l’homme. Le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) dit : « Le meilleur d’entre vous est celui qui est le meilleur avec les femmes. »[19] De plus, le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) interdit de frapper la femme : « Ne frappez pas les femmes. »[20] Il ordonna de patienter avec elle et de ne pas avoir de l’aversion contre elle en disant (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) : « Le croyant ne doit pas détester sa femme, car si un comportement en elle lui déplaît, un autre lui plaira. »[21] C'est comme si le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) ordonnait à l’homme de rechercher uniquement les atouts de la femme et ses bons côtés, sans s’attarder sur les bévues et les écarts de conduite, car cela, mène à la rupture et à l’animosité entre les époux.
Le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) autorisa l’épouse à porter plainte en justice, si son époux se comportait mal envers elle. Des femmes venaient voir les femmes du Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) pour se plaindre du mauvais comportement de leurs maris ; le Prophète dit alors : « De nombreuses femmes se sont présentées chez la famille de Muhammad pour se plaindre de leurs maris ; sachez donc qu’ils ne sont en aucun cas les meilleurs d’entre vous. »[22]
Cela signifie que ces hommes qui se sont mal comportés avec leurs femmes et les ont offensées ne sont nullement les meilleurs hommes.
Le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui), saisissant la faiblesse physique de la femme par rapport à l’homme et le fait qu’elle ne peut pas se défendre seule dans la plupart des cas, mit en garde contre ceux qui s’en prennent aux faibles, dont fait partie la femme, et les menaça en disant : « Ô seigneur ! Je mettrai dans la gêne ceux qui s’en prennent aux droits des deux faibles : l’orphelin et la femme. »[23]
Cela signifie que ceux qui s’en prennent à ces deux types de personnes ne seront point pardonnés, mais seront exposés à la gêne et au châtiment dans cette vie et dans l’au-delà.

L’ordre du Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) de préserver les secrets du couple
Le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) ordonna de garder les secrets des femmes en disant (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) : « Le jour de la résurrection, parmi les personnes dont la situation sera des plus mauvaises auprès d’Allah, l’homme qui prend plaisir avec sa femme et la femme qui prend plaisir avec lui pour ensuite divulguer leur intimité (aux autres). »[24]
Ce hadith montre qu’il est interdit à l’homme de divulguer comment se déroulent ses rapports sexuels, les décrire en détail, comme il lui est interdit de divulguer tout autre secret confié par sa femme.
Le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) a pris soin des exigences sexuelles de la femme ; c’est pour cette raison qu’il encouragea les maris à accomplir l’acte sexuel et à assouvir complètement les besoins de la femme pour qu’elle n’éprouve pas l’envie de voir un autre que son mari. Le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) dit : « Chaque fois que vous faites œuvre de chair, ceci est équivalent à une aumône. » Les compagnons s’écrièrent : « Ô messager d’Allah ! Comment pouvons-nous assouvir nos besoins sexuels et obtenir par là une récompense ? » Il répondit (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) : « N’as-tu pas vu la personne qui accomplit l’acte sexuel de façon illicite ; cette personne ne récolterait-elle pas un péché ? De la même façon, celui qui accomplit l’acte sexuel de façon licite obtient une récompense. »[25]


L’interdiction du Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) d’avoir de mauvaises suspicions à l’égard de sa femme
Parmi les honneurs que le Prophète rendit à la femme, on compte le fait qu’il interdit aux hommes d’avoir de mauvaises suspicions à leurs égards et de rechercher en elle un faux pas. Jâber (qu’Allah l’agrée) dit : « Le messager d’Allah (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) interdit au voyageur de rentrer chez son épouse de nuit par surprise afin de la prendre sur le fait accompli et pour ambitionner de voir un faux pas. »[26]
Quel honneur plus grand peut être fait aux femmes si ce n’est celui d’interdire à l’homme, dont l’absence fut longue, de rentrer chez lui de nuit sans avoir préalablement prévenu sa femme ! Cela est interdit, s’il fait cela avec l’intention de l’espionner et s’il doute sur son comportement. C’est bien Muhammad qui a vraiment libéré la femme...

La tendresse du Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) envers ses épouses Khadija et Aïcha
Quant au comportement du Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) avec ses femmes, il se distinguait par une intense sensibilité et douceur. Le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) aidait son épouse dans les tâches ménagères. Al-Aswad demanda à Aïcha, qu’Allah l’agrée : « Comment se comportait le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) au sein de sa famille ? » Elle répondit : « Il m’aidait dans les tâches ménagères, et lorsque retentissait l’appel à la prière, il allait à la mosquée pour l’accomplir. »[27]
Contemplez ce tableau aux couleurs romantiques et écoutez ces merveilleuses paroles entre deux époux, dont l’un est Muhammad (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) et l’autre Aïcha, qu’Allah l’agrée, et vous sentirez le degré de sensibilité et d’amour que l’épouse du Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) éprouvait pour lui. Le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) dit à Aïcha : « Je sais lorsque tu es en colère (contre moi) et lorsque tu es satisfaite (de moi). » Elle dit : « Et comment sais-tu cela, ô messager d’Allah ? » Il répondit : « Lorsque tu es satisfaite, tu dis : "bien sûr, je jure par le Seigneur de Muhammad" et lorsque tu es en colère, tu dis : "non, je jure par le Seigneur d’Abraham" » Elle acquiesça et dit : je jure par Allah, ô messager d’Allah, il n'y a que ton nom que je puisse esquiver (en état de colère). »[28] Cela signifie que mon amour pour toi est ancré à jamais dans mon cœur et ne se transformera jamais.
Contemplez également ce beau tableau représentant le badinage amoureux entre les deux époux. Aïcha, qu’Allah l’agrée, dit : « J’accompagnai le Prophète dans un de ses voyages alors que j’étais encore une jeune fille mince et svelte, puis le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) dit aux gens : « Avancez ! » Ils avancèrent, puis il me dit : « Viens faire la course avec moi. » Nous fîmes la course ensemble et je le battis. Il ne m’en parla plus pendant un long moment jusqu’à oublier ce fait. Plus tard, lorsque je pris du poids et je forcis, je l’accompagnai une nouvelle fois dans un de ses voyages, puis il dit aux gens : « Avancez ! » Ils avancèrent, puis il me dit : « Viens faire la course avec moi. » Nous fîmes la course ensemble et cette fois, il me battit. Il ria en disant : « Cette fois j'ai pris ma revanche (de la première course perdue) ! »[29]
La fidélité du Prophète envers son épouse Khadîja, qu’Allah l’agrée, se perpétua jusqu’à sa mort. Anas (qu’Allah l’agrée) dit : « Lorsque un cadeau était offert au Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui), il disait : « Faites-le parvenir à cette femme, car elle était une amie de Khadîja. »[30]
On demanda au Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) quelle est la personne que tu aimes le plus, il répondit : « Aïcha. » qui était son épouse.[31]

L’honneur rendu à la mère par le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) de l’Islam
Enfin, le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) n’a point omis d’évoquer l’importance de la mère qui est volontairement oubliée par les organisations internationales qui prétendent défendre les droits de la femme. En effet, ces organisations ne respectent nullement les droits donnés à la mère et ne donnent pas d’importance à l’éducation des enfants. Par contre, lorsqu’un homme demanda au Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) : « Quelle personne mérite ma bonne compagnie ? » Il répondit : « Ta mère. » L’homme dit : « Et qui ensuite ? » Il dit (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) : « Ta mère. » L’homme redit : « Et qui ensuite ? » Le Prophète dit (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) : « Ta mère. » L’homme réitéra : « Et qui ensuite ? » Le Prophète dit (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) : « Ton père. »[32] C’est ainsi que nous concluons la description de comportement du Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) envers les femmes…
Et notre dernière invocation est la louange est à Allah, Seigneur de l’univers et que le salut d’Allah et sa bénédiction soit sur celui qui a véritablement respecté la femme, Muhammad, le Prophète de la plus belle des religions, l’Islam…

FIN

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Message par Esculape Mar 24 Mai 2011 - 10:41


vendredi 20 mai 2011
DÉCOUVERTE - INTERNATIONAL - PAN AFRIQUE - ESCLAVAGE
Islam et « esclavage » ou l’impossible « négritude » des Africains musulmans
SAMEDI 12 AOÛT 2006


L’islamisation de l’Afrique subsaharienne s’est accompagnée d’une entreprise massive d’asservissement des païens. Cet esclavage musulman et la traite « orientale » qu’il a impliquée demeurent refoulés par les Africains comme par les Occidentaux. L’Historien Jean Schmitz revient sur les raisons de ce silence et éclaire sa portée : de l’Afrique de l’Ouest aux banlieues françaises en passant par le Maghreb.
De notre partenaire Africultures

Par Jean Schmitz

Africultures est aujourd’hui la revue et le site Internet de référence sur les expressions culturelles contemporaines africaines. Créée en 1997, la revue compte 67 numéros thématiques qui abordent les nombreuses facettes des cultures de l’Afrique et de sa diaspora. Espace de libre parole, de réflexion et d’échange, Africultures œuvre pour une meilleure (re)connaissance de ces cultures et une décolonisation partagée des imaginaires. Pour plus d’information et pour découvrir les multiples activités d’Africultures (agenda culturel, critiques, chroniques, murmures, petites annonces, sites web spécialisés : afriphoto, afriblog, africiné...) rendez-vous sur le site : www.africultures.com. Une première version de ce texte a été présentée au séminaire du Paris Research Center de l’Université de Floride (session d’Abdoulaye Kane) qui s’est déroulé les 11 et 12 avril 2006 à Paris. Ce texte est tiré du n°67 de la revue Africultures dont le dossier a pour thème : "Esclavage, enjeux d’hier à aujourd’hui". Cette revue peut être commandée en librairie ou sur le site Internet d’Africultures."
On voudrait mettre en rapport la stratégie de visibilité d’une minorité « noire » en France regroupant Africains et Antillais avec la création du Conseil représentatif des associations noires (CRAN) à la fin 2005 (Ndiaye 2005), construite à partir de la mémoire de l’esclavage, et le relatif silence des immigrés musulmans originaires d’Afrique de l’Ouest à cet endroit.

Symétriquement, on est frappé par l’absence de recours à la rhétorique islamiste par les mêmes jeunes « blacks » des cités durant l’incendie des banlieues de novembre 2005. Nous voudrions montrer que le « grand récit » mettant en continuité l’esclavage, la colonisation, l’émigration et la discrimination à l’embauche permet le retournement de la stigmatisation liée à la couleur de la peau dans la mesure où il se situe à l’intérieur d’une sphère occidentale et chrétienne (non confessionnelle), comme l’ont fait dans les années 1930 Léopold Sédar Senghor (Vaillant 2006) et Aimé Césaire, puis après 1945 Alioune Diop (Jules Rosette 1992) et Frantz Fanon. À l’inverse, nous tentons ici de montrer qu’une telle opération, dont nous ne pouvons développer les conditions, est difficilement possible dans la sphère musulmane, sinon au prix de malentendus débouchant sur des violences et cela pour deux raisons principales.

L’esclave est défini comme non musulman

En Afrique de l’Ouest, au sens large incluant le Sahara et le Sahel, « l’esclavage » et la « négritude » ont moins une valeur « ethnique » ou raciale que morale et religieuse, en l’occurrence islamique car liée à la doctrine du jihâd : l’obligation étant faite à tout croyant de mener la guerre sainte afin d’asservir les païens, l’esclave est défini comme non musulman. À partir du moment où l’Afrique (Côte d’Afrique de l’Est et Afrique subsaharienne) devint la principale zone pourvoyeuse d’esclaves de la traite orientale, la négritude devint synonyme de servitude (Lewis 1993) et corrélativement la noirceur de la peau fut associée à un déni d’islam.

On assiste aujourd’hui à la réactualisation des violences culturelles et sociales induites par ces assimilations, autant au Maghreb qu’en Occident. D’une part, la politique d’externalisation et de délégation aux États du Maghreb du contrôle des migrations des Subsahariens menée par les États européens, met en lumière l’attribution du qualificatif « d’esclaves », ‘abid (sg. ‘abd) à ces derniers (Aouad-Badoual 2004), comme en Libye et ce depuis plusieurs années (Bensaad 2005).

D’autre part le même sobriquet « d’esclave » utilisé à l’endroit des migrants africains musulmans dans les cités et les banlieues de France n’est pas seulement une métaphore puisqu’il légitime la réticence des Maghrébins à voir des mosquées dirigées par des Africains ou à prier derrière un imam noir (Diop et Michalak 1996, Diouf 2002, Soares 2004). C’est un des principaux éléments permettant de comprendre la très faible représentation de l’Islam africain aussi bien au niveau politique du Conseil français des musulmans de France (CFCM) qu’au sein de l’espace public en France (rassemblement religieux, lieux de prière, mosquées...) et plus largement l’impossible identification à une « umma » [1] imaginaire, à la fois gage de moralisation mais aussi terreau de l’islamisme radical et du jihâd d’Al Qa‘ida (Mohammad-Arif et Schmitz 2006).

Islamisation et mise en esclavage des païens

Ce déni d’islam, qui procède de l’impact du réformisme musulman et du nationalisme arabe du XXe siècle au Maghreb, réduit à néant la longue et vénérable entreprise intellectuelle et religieuse des savants musulmans africains qui s’appliquèrent à déconnecter la couleur de la peau de l’islam. Instaurant une distance critique par rapport à « l’ethnographie arabe » dualiste reposant sur le couple bîdân (Blanc) / sûdân (Noir) et assimilant ce dernier à un païen ou idolâtre (kafir), un savant de Tombouctou pris par les Marocains avant d’être libéré, Ahmed Baba (1556-1627), élabora une « ethnographie religieuse » (Robinson 2004) distinguant, à l’intérieur des Noirs, les musulmans des païens, et corrélativement interdisant la capture d’esclaves parmi les premiers mais l’autorisant parmi les seconds.

Cette distinction fut lourde de conséquences puisque près de deux siècles après, elle fut au fondement des jihâd des XVIIIe et XIXe siècles dont les plus importants furent celui de Sokoto (Nord du Nigeria actuel) mené par Uthman dan Fodio vers 1810 et d’al-Hâjj Umar au Mali au milieu du XIXe siècle (Robinson 1988, Schmitz 2006). La création de cet archipel d’États musulmans qui s’égrenèrent du Sénégal à l’Ouest jusqu’au Nigeria et au Cameroun à l’Est fut un phénomène à double face. Car la lutte contre la mise en esclavage et la traite atlantique au nom de l’interdiction de capture d’un musulman fut à la fois le moteur de l’islamisation (Diouf 1998), en créant des États qui étaient autant de zones refuges, et simultanément la légitimation d’une entreprise massive d’asservissement des païens situés plus au sud du Sahel, en Guinée, Mali, Burkina, Cameroun.

En effet, ces guerres saintes inaugurèrent des traites et des mises au travail des esclaves au sein de plantations internes à l’Afrique, (Meillassoux 1986, Lovejoy 2002, 2004, Pétré-Grenouilleau 2004) ainsi que des opérations de colonisation au nom de l’islam, ces dernières se poursuivant sous des formes pacifiques jusqu’à aujourd’hui (Schmitz 2006). Avant de poursuivre, mesurons l’importance de cette reconfiguration comportant deux facettes de l’identification entre la couleur de peau, l’élément médian et l’islam d’une part, la catégorie servile d’autre part.

Des musulmans ouest-africains se qualifient de « Blancs »

Premièrement, le dualisme blanc-noir fut réservé à la sphère religieuse et à celle du caractère de la personne, la blancheur du « cœur », siège de l’intelligence et de la volonté étant opposée à la noirceur de la dissimulation (Taine Cheikh 1986). Aussi les musulmans d’Afrique de l’Ouest (Soninke, Peuls / FulBe / Fulani) se qualifièrent-ils de « Blancs » (du point de vue religieux) au grand étonnement des voyageurs occidentaux du début du XIXe siècle qui pratiquaient une observation de type « sensualiste » assurant le passage du physique au moral. Ces derniers étaient en quête de « races » identifiées et mesurées au nom du paradigme naturaliste de « l’anthropologie » (physique) (Broca). Ne pouvant expliquer la présence de Blancs parmi les Noirs, ils inventèrent des migrations en provenance de l’Orient (Robinson 1988, Botte & Schmitz 1994).

En second lieu se répandit particulièrement au Sahara et au Sahel une ethnographie ou une raciologie non pas dualiste mais comportant trois termes, en ajoutant au couple Blancs / Noirs, celui de Blancs / Rouges (ou d’autres termes de couleur) décliné en arabe ou en Tamasheq (berbère des Twaregs) (Lewis 1993). Les « Rouges » servaient à qualifier les nobles au statut ambigu, comme les Haratîn du Sahara occidental (Mauritanie, Maroc), affranchis ou descendants d’esclaves « noirs » mais musulmans et « arabophones ». Échappe également au dualisme l’appellation des Noirs musulmans de Mauritanie qui ne sont pas désignés en arabe hassaniyya par l’antonyme de Blancs (bidân), sûdân - réservé aux ‘abd et Haratîn - mais par le terme kwâr désignant la couleur vert foncée d’origine tamasheq (Taine Cheikh 1986).

Enfin, le dualisme moral fut affecté à ces catégories ambiguës. En effet, les esclaves ou affranchis compris dans cette zone du Sahara et du Sahel sont moins stigmatisés par rapport à leur couleur de peau que pour leur absence de vergogne ou de sens moral (Klein 2005). Cela renvoie à des codes de l’honneur et de la générosité transmis par la généalogie (Botte 2000), qui sont des lieux communs des sociétés des milieux arides ou désertiques et non des sociétés musulmanes à proprement parler, ces dernières valorisant l’aumône et le don pour recevoir la bénédiction. Aussi l’islamisation de ces catégories qu’on rencontre aussi bien au Nord qu’au Sud du Sahara ne suffit pas à les émanciper.

Une sous-estimation de la traite « arabe »

Cette déconnexion entre couleur de peau, islam et esclavage et le dépassement du dualisme Blanc-Noir par une ethnographie à trois termes n’ont duré qu’un temps et ont été limités à Afrique de l’Ouest, à la fois par la raciologie occidentale et par l’arabisation qui a remis en pratique « l’ethnographie arabe ».

Le dualisme Noirs / Blancs, construit aux États-Unis par des dispositifs à fabriquer de la race (race making institutions) que sont après l’esclavage, l’hyper ghetto et l’incarcération de masse des Afro-américains (Wacquant 2005), a dominé l’interprétation des violences qui opposèrent Sahariens (bîdân donc blancs) et Sahéliens (noirs, négro-mauritaniens...) au cours des années 1990 : « événements sénégalo-mauritaniens » de 1989 jusqu’à 1992 assimilés au conflit du sud Soudan (Bullard 2005) et rébellion puis chasse aux Twaregs au nord du Mali entre de 1990-1996 (Maiga 1997).

Au Proche-Orient comme au Maghreb, cette construction a été recouverte par le nationalisme arabe dont l’islamisme est un héritier et qui pratiqua une « politique du passé » à deux volets. En effet, la mise entre parenthèses de la traite à la fois « orientale » (océan indien et Maghreb) et interne à l’Afrique au profit d’une attention quasi exclusive à la traite atlantique était la condition de la fusion des victimes, « Arabes » et Subsahariens.

La reconnaissance de la traite (principalement atlantique) et de l’esclavage comme crime contre l’humanité a été reconnue par une loi française proposée par Christiane Taubira, députée de la Guyane et promulguée le 21 mai 2001. De même, une telle reconnaissance, quoique moins nette, a été opérée à la conférence de Durban (Afrique du Sud) contre le racisme et la discrimination raciale... en septembre 2001. Dans les deux cas, on a assisté à une sous-estimation de la traite orientale ou « arabe ». Le second événement nous semble le plus révélateur. Précédant le 11 septembre, les conférenciers réunis à Durban ont réussi à faire passer au premier plan des « victimes » contemporaines de l’Occident, non plus les Africains, l’apartheid étant supprimé et l’esclavage étant renvoyé au passé, mais les « Arabes » à travers les figures des Afghans ou des Palestiniens.

Au centre de l’opération, mentionnons l’action menée depuis le début des années 1990 par un groupe de pression, le Group of Eminent Person ayant à sa tête deux historiens, J. F. Ade Ajayi et un politologue américain d’origine kenyane, Ali Mazrui, qui arguèrent de la traite atlantique pour demander des « réparations » en décembre 2002 au colloque de l’African Studies Association (Howard Hassman 2004). Outre l’exclusion de la traite orientale du réquisitoire, les membres du groupe s’appuyaient sur l’absence de caractère racial de la traite musulmane. L’innocence de la traite arabe est un mythe occidental datant du XVIIIe siècle (Lewis 1993 : 50) qui se cristallisa lors de la première abolition de 1792 et de la suppression de la traite. L’euphémisation de l’esclavage, qui prendra le relais, attribue également un caractère bénin à l’esclavage africain alors que l’analyse historique actuelle inverse les termes : au XIXe siècle, le sort des esclaves aux États-Unis est plus enviable que celui de ceux capturés en Afrique mais également des prolétaires en Europe (Botte 2000).

Néanmoins, l’esclavage musulman était différent du chattel slavery occidental - en dehors des « plantations » sahéliennes. Ses deux formes dominantes, l’esclavage domestique et les armées d’esclaves, étant l’occasion d’une réelle mobilité sociale (Robinson 2004). Ce déni de l’esclavage interne sera repris par les Africains proto nationalistes - Senghor, Nyerere, Nkrumah -, mais aussi les ethnologues comme Griaule (Botte 2000) qui construisirent en miroir une civilisation africaine égalitaire et communautaire, en l’absence d’une historiographie consistante sur les jihâd des XVIIIe et XIXe siècles qui n’apparut que dans les années 1970.

Victimes ici, dominants là-bas

Ce déni de l’esclavage africain sera étendu à celui des « Arabes » au nom du nationalisme des indépendances qui récusa l’abolitionnisme chrétien, principal argument de la colonisation. En effet, pour les Occidentaux de la fin du XIXe siècle, le caractère bénin de l’esclavage des musulmans fait place à un abolitionnisme militant véhiculé en Afrique par les missionnaires à travers deux figures dominantes.

David Livingstone, explorateur de l’Afrique du Sud et de l’Est et évangéliste écossais fut le promoteur des « three Cs - Christianity, commerce et civilisation ». Son équivalent français fut Charles Lavigerie, évêque catholique d’Alger et fondateur de l’ordre des Pères Blancs, chargé de mener un combat sans merci contre l’esclavage et le commerce des esclaves de l’Afrique islamique sous forme d’une véritable croisade (1868-1892) à laquelle participa un des fondateurs de l’Africanisme, Maurice Delafosse.

Ainsi, en conclusion, dirions-nous qu’aussi bien en matière d’islam que d’ethnonymie, le qualificatif de couleur fait l’objet de contournements manifestes lorsqu’il est question des Africains de l’Ouest. On parle plus volontiers d’islam africain (D. Robinson 2004) que « d’islam noir » comme dans la première moitié du XXe siècle (Schmitz 1998). Cet évitement signale un ensemble complexe de représentations et de configurations réversibles et formant cascades : les victimes ici sont les dominants là-bas en fonction d’une série de critères également contextuels : maîtrise de la langue arabe, signes visibles de piété musulmane...

Ces phénomènes de « stigmatisation dans la stigmatisation » rendent difficile mais indispensable le « devoir d’histoire » plus que de mémoire (Weil et Dufoix 2005) à l’endroit de ces deux ensembles que l’on a tenté de croiser et qui font l’objet d’une attention renouvelée, surtout dans le monde anglo-saxon : l’islam (Robinson 2004) et l’esclavage (Botte 2000, 2005, Pétré-Grenouilleau 2004, Lovejoy 2004). Afin de rendre justice aux valeurs et à cette économie morale de l’islam qui a permis aux migrants d’Afrique de l’Ouest de garder la tête droite même dans des conditions de vie très difficiles.

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BIBLIOGRAPHIE
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[1] L’umma est la communauté musulmane ou la communauté mondiale des croyants. Elle a un triple sens : communauté mondiale car dispersée de l’Indonésie à l’Afrique de l’Ouest, regroupement unitaire dépassant les divisions sectaires et enfin utopie d’une communauté imaginaire (Anderson) qui dépasse les divisions internes, la guerre civile (la fitna) qui est la grande

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