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Le bouddhisme et la méditation attentive à la respiration
Le bouddhisme et la méditation attentive à la respiration
Les particules originelles
Le Tao de la psychologie ou le chemin de sa Vie
D’après :
BOLEN, Jean Shinoda.
Le Tao de la psychologie,
Éd. Mercure de France,
Coll. " Science et
Conscience ", 1983.
Pour continuer un peu dans le courant de ce qu’on a raconté cette semaine sur la synchronicité, sur Carl Jung, etc. on va cheminer aujourd’hui avec Jean S. Bolen.
Jean S. Bolen est une psychiatre, membre du conseil de l’Association américaine de psychiatrie, qui s’est beaucoup intéressée à ce genre de phénomènes synchro, qui se produisent, d’après elle, beaucoup plus souvent qu’on ne le croit parce qu’on est fermé à ces réalités.
Dans son ouvrage qui s’intitule Le Tao de la psychologie, paru aux éditions Mercure de France, Collection " Science et Conscience ", elle écrit : " Une femme fait un rêve : ce qu’elle a rêvé se réalise un peu plus tard. Un homme pense à un ami dont il a perdu la trace : soudain le téléphone sonne, c’est précisément cet ami qui appelle. – Tout le monde a vécu des choses comme celles-là. – " Une personne a une prémonition qui lui dit de s’éloigner d’une fenêtre; l’instant d’après, une pierre traverse cette fenêtre... " Ça donne à réfléchir.
La synchronicité
Il y a un principe majeur qui sous-tend les deux événements physique et psychique. Je rappelle qu’un événement psychique, c’est la perception qu’on a d’un phénomène qui, lui, est physique.
En Orient, particulièrement dans la philosophie chinoise, une réalité qui dépasse notre perception habituelle du quotidien est appelée le Tao. En Occident, du moins selon la psychologie jungienne, on parle de synchronicité. Si vous avez manqué l’émission où il en était question, je rappelle que la synchronicité consiste dans l’apparition simultanée d’un événement objectif extérieur naturel et d’un état psychique fortement émotionnel, sans qu’on puisse établir d’aucune façon un lien de cause à effet entre eux.
" Le chemin intérieur
est beaucoup moins
évident. "
Le cheminement : Suivre le chemin du cœur
Ce qui m’intéresse particulièrement dans cet ouvrage de Jean Bolen, c’est ce qu’elle nous dit à propos du cheminement, qui peut être une aventure d’autant plus intéressante si on est conscient que c’est une voie qui mène quelque part. Et si l’on garde l’esprit ouvert à des phénomènes comme ceux-là qui se produisent dans nos vies, on en arrive à avoir une vision de la réalité qui comporte une dimension qui dépasse le quotidien, la réalité de tous les jours. Elle en parle comme du chemin du cœur.
Par exemple, elle dira que " Le Tao éternel indique le sens du chemin à suivre dans la vie. Comment traverser l’existence en ayant conscience de faire partie d’un Univers divin (ou d’une totalité, si l’expression vous chatouille un peu). Il s’agit là d’une manière d’être, d’un tao qui reconnaît l’existence du Tao – universel, si vous voulez.
" Lorsqu’on voyage dans la vie, ce qui est évident pour les autres, c’est le chemin que l’on emprunte. La direction donnée, le partenaire choisi, le style même de la vie peut être facilement perçus. Le chemin intérieur est beaucoup moins évident. Comme nous suivons notre voie, nous pouvons entrer dans de nouveaux territoires que nous découvrons pour la première fois, ou nous empruntons une grande autoroute, déjà très fréquentée et bien connue de tout le monde. Nous pouvons suivre la foule, tirés en avant et en arrière par les autres, ou bien nous pouvons, même au milieu d’une foule, nous frayer consciemment notre propre chemin et nous arrêter pour écouter notre joueur de tambour intérieur ", dit-elle. Comme un être qui nous rappellerait à l’ordre, en quelque sorte.
" Quelle voie emprunter? Que faut-il écouter? Quels signes faut-il suivre? Il y a tant de directions potentielles qui sont toutes déconcertantes, il y a un tel brouhaha autour de nous que nous pouvons y perdre notre capacité à continuer de percevoir ce qu’elle appelle ‘ le point immobile ’. Il est possible que les chemins extérieurs ne ‘ mènent nulle part ’, le sens profond étant plutôt que nous nous trouvons en contact avec une voie intérieure, tandis que nous voyageons sur l’une des nombreuses routes extérieures. "
C’est un peu à ça que je voulais en venir. J. S. Bolen a une façon très claire, très simple de nous indiquer qu’au-delà d’une voie que nous poursuivons dans notre quotidien, qu’on va appeler extérieure, il y aussi un cheminement intérieur. Il est intéressant, réconfortant même je dirais, d’en prendre conscience parce que le monde devient alors beaucoup plus intéressant. Et l’une des façons d’en prendre conscience, c’est justement d’être plus attentif à certains phénomènes qui peuvent nous donner le sentiment qu’il existe une réalité au-delà de la cause et de l’effet.
" Un chemin n’est
qu’un chemin : si tu
sens qu’il ne faut pas
le suivre, tu ne dois
absolument pas rester
avec lui. "
Don Juan, d’après
Castaneda
Les enseignements de Don Juan
Ce que Jean Bolen nous suggère finalement dans Le tao de la psychologie, c’est de poursuivre un cheminement conscient en étant plus ouvert à la dimension sacrée, magique de la vie.
Pour étayer sa thèse, la psychiatre nous invite à réfléchir à ce que raconte Carlos Castaneda dans son livre sur Les enseignements de Don Juan quand il aborde la question du problème des choix à suivre, et sur le point, plus particulier, de comment il convient de faire ce choix. Je rappelle que Don Juan est un chaman, gourou de la tradition amérindienne, et Castaneda, un anthropologue qui est devenu lui-même un peu gourou en suivant les enseignements de ce maître.
Voici ce que Don Juan dit à Castaneda : " Tout fait partie des millions de voies possibles. Aussi, tu dois toujours garder à l’esprit qu’un chemin n’est qu’un chemin : si tu sens qu’il ne faut pas le suivre, tu ne dois absolument pas rester avec lui. Pour pouvoir rester aussi clair dans tes choix, tu dois mener une vie disciplinée. C’est seulement alors que tu sauras qu’un chemin n’est qu’un chemin, et il n’y a aucune offense vis-à-vis de toi-même ou des autres à l’abandonner, si tu sens que ton cœur te le dit.
" Mais ta décision de rester sur le chemin ou de le quitter
doit être libre de toute peur et de toute ambition.
Regarde chaque chemin de près et consciemment.
Essaie-le autant de fois qu’il te sera nécessaire. "
L’auteure rappelle que Don Juan " insiste beaucoup sur la nécessité de choisir consciemment son chemin et il conseille de le suivre sur les indications de son cœur ".
Follow your bliss – Suis ton intuition, préconisait Joseph Campbell; et c’est cette idée que l’on retrouve ici :
SUIVRE LES INDICATIONS DU CŒUR " PLUTÔT QUE CELLES DE LA RAISON ".
" Le besoin de mener une vie disciplinée afin d’avoir la clarté d’esprit suffisante pour faire le bon choix est tout à fait comparable à l’effort qui est demandé pour suivre le tao ", poursuit Jean Bolen qui fait un rapprochement entre le Tao, la façon de le vivre et de le percevoir dans sa manifestation au cours de la vie. Et la synchronicité, est un moyen de prendre conscience de cette dimension un peu folle de la vie qui échappe au rapport de cause et effet.
La question-clé à se poser
" Don Juan révèle à Castaneda la question-clé qu’on doit se poser dans le choix d’un chemin, poursuit Bolen : ‘ Est-ce que ce chemin possède un cœur? ’ Et il continue en disant que ‘ tous les chemins sont les mêmes : ils ne mènent nulle part. – [rires] Parce qu’avec les chemins extérieurs, on finit par crever au bout du chemin. – Il y a des chemins qui mènent à la brousse et d’autres à travers la brousse. ’
" La chose importante, ajoute Bolen, est de voyager avec son cœur sur le chemin; la destination n’a pas d’importance. Don Juan semble décrire ici un chemin intérieur similaire au tao, et il insiste sur le processus, non sur le but à atteindre. "
Cela me rappelle cette pensée :
" Le but du chemin se trouve dans le cheminement lui-même. "
Je vous dirai que cette réflexion, apparemment simple, peut vous entraîner très loin. Quand on a l’impression d’aller nulle part et que, tout à coup, on prend conscience que c’est le fait " d’aller vers " qui est le but de ce qu’on est en train de faire, ça change tout.
" Les deux chemins ne
mènent nulle part;
mais un a un cœur et
l’autre n’en a pas. "
Choisir son chemin et analyser ses choix
" ‘ Ce chemin possède-t-il un cœur? S’il en possède un, le chemin est bon; s’il n’en a pas, il n’est d’aucune utilité. Les deux chemins ne mènent nulle part; mais un a un cœur et l’autre n’en a pas. L’un rend le voyage joyeux; et si tu le suis, tu fais un avec lui. L’autre te fera maudire la vie. L’un te rend fort, l’autre t’affaiblit ", dit Don Juan à Castaneda.
Un chemin qui a du cœur… quelle idée hautement tripative.
" Savoir choisir le chemin avec le cœur, de commenter Jean Bolen, c’est apprendre à suivre le battement intérieur du sentiment intuitif. – Encore une fois, on recoupe la formule de Campbell : Suis ton intuition. –
" La logique peut vous dire d’une manière superficielle où conduit un chemin, poursuit-elle, mais elle ne pourra vous dire si un cœur y réside. Il est utile d’examiner les choix que l’on fait à la lumière de la raison, mais c’est une erreur que de vouloir y fonder son choix. Choisir la personne avec qui on va se marier, choisir la profession à laquelle on va s’adonner, ou les principes fondamentaux de sa vie, nécessitent un choix du cœur. La pensée rationnelle peut être un excellent domestique, mais elle ne peut ni savoir ni sentir ce qui porte une valeur d’une manière intangible, et ce qui donne finalement de la signification à la vie. "
Bolen suggère de se poser des questions, de réfléchir, d’essayer de prendre conscience tandis qu’on est sur le chemin, ce qui implique la nécessité de s’arrêter entre chaque événement. " On mesure ce qu’il y a à faire et on choisit la direction à suivre. Si la conscience intervient entre le stimulus et la réponse, nous pouvons faire des choix conscients au lieu de fournir des réponses instinctives et programmées. " Vivre plus consciemment, au fond.
" La possibilité de nous créer nous-même au travers de nos choix, et la manière de nous engager dans leur réalisation sont [ des aspects] évoqués par Rollo May – un psychologue – dans son livre Courage to create (Le courage de créer). – Jean Bolen le cite – :‘ Chez les êtres humains, le courage est nécessaire pour que l’existence et la transformation soient possibles. Une évaluation de soi-même, une certaine responsabilité est essentielle pour que le Soi puisse jouir d’une certaine réalité. C’est là la distinction entre les êtres humains et le reste de la nature. [ …]
" ‘ L’homme et la femme ne deviennent totalement humains que par leurs choix et par l’engagement qu’ils prennent par rapport à ces choix,
écrit Rollo May.
Les gens atteignent une certaine richesse intérieure et la dignité à travers la multitude de décisions qu’ils doivent prendre jour après jour. ’ "
Ce sont des indications pour nous inviter à vivre de façon plus consciente.
" Pour suivre le chemin
intérieur du Tao, il est
indispensable de
pouvoir s’arrêter dans
notre voyage à travers
la vie afin de réfléchir
et de nous rénover
spirituellement. "
La nécessité de prendre son temps
Jean Bolen dit plus loin : " Toutes ces voies nous demandent de savoir prendre notre temps, de nous libérer des contraintes de nos calendriers qui remplissent, en apparence, complètement nos vies et qui nous laissent en fait intérieurement vides. Pour suivre le chemin intérieur du Tao, il est indispensable de pouvoir s’arrêter dans notre voyage à travers la vie afin de réfléchir et de nous rénover spirituellement. Le renouvellement spirituel, la nourriture émotionnelle, l’accès à une source intérieure, le sentiment de faire un avec la nature ou d’être en rapport avec le Tao n’apparaissent que lorsque notre expérience du temps diverge d’avec notre mentalité habituelle qui est réglée par les horloges. "
Le temps de la participation
Et l’auteur fait alors état d’une chose qui m’avait échappé à la première lecture : " Nous n’avons qu’un mot pour désigner le temps; les Grecs en avaient deux, chacun décrivant une qualité différente du temps. Le premier était chronos, le temps comme nous le ‘ voyons ’ habituellement, la mesure du temps qui passe. Il s’agit là de notre temps organisé [ …] – les rendez-vous, etc. Elle dit qu’il s’agit du temps du Père.
" Le second mot était kairos et il signifiait quelque chose de tout à fait différent. Plutôt que du temps mesuré, il était question de la participation au temps. " Tel que je le comprends, c’est lorsqu’on a le sentiment que le temps s’est arrêté. Ça se produit parfois lorsqu’on est en vacances ou à un moment particulier du quotidien. Tu n’es plus dans le temps mesuré, mais tu es simplement conscient d’être, ici-maintenant, dirions-nous. Bolen explique qu’il s’agit" d’un temps qui nous engrosse à un tel point que nous perdons notre rapport à l’autre temps; un temps sans temps; des moments où l’horloge reste comme immobile; un temps nourrissant, revitalisant, en un mot plus maternel.
" Le temps kairos se manifeste lorsque nous sommes en vacances, lorsque nous nous reposons, paressons au soleil, quand le temps semble s’accommoder à nos besoins, et s’étirer en longueur. Ce temps se manifeste aussi lorsque nous sommes complètement impliqués dans ce que nous sommes en train de faire. – Là, ça rejoint la concentration, bien sûr. –
" Le temps kairos accompagne toujours des moments qui sont émotionnellement pleins de sens et spirituellement significatifs. "
La concentration créatrice
D’après :
SIMARD, Jean-Paul.
La concentration
créatrice – Une voie
vers la sagesse et
l’harmonie,
Éd. de l’Homme, Coll.
" CIM ", 1998.
On dit ici que " les sages orientaux font de la concentration et de la méditation la base même de toute expérience physique, spirituelle et mystique " Cet ouvrage de Jean-Paul Simard que j’ai sous les yeux prolonge le discours de Jean S. Bolen. Il s’intitule : La concentration créatrice – Une voie vers la sagesse et l’harmonie.
Dans son ouvrage, Jean-Paul Simard revient à plusieurs reprises sur la concentration par rapport à la méditation, par rapport à la contemplation, etc. Et c’est parfois un peu subtil tout ça…
Si vous percevez bien
l’environnement
physique dans lequel
vous vous trouvez,
vous ne serez pas dans
votre mental.
Une réponse efficace
" La concentration comme prise de conscience de soi-même et du monde se révèle une réponse efficace aux multiples applications qu’elle trouve dans la vie. Que signifie l’expression ‘ prise de conscience ’? Par l’attention et la concentration, les actions, les pensées et les sentiments sont littéralement ramenés dans le champs de la conscience. [ …] La concentration, en aidant à percevoir l’environnement, nous aide à sortir de notre monde subjectif. "
L’environnement, ce serait la réalité, ce dans quoi on est plongé, le monde physique. Si vous percevez bien l’environnement physique dans lequel vous vous trouvez, vous ne serez pas dans votre mental. C’est ce que ça veut dire, au fond. Cette concentration fait que l’esprit va être occupé à percevoir cet environnement et qu’il n’y aura pas ce cirque électrique qui tourne dans la tête, qui pense, et qui pense, et qui… etc.
" Le terme concentration signifie rassemblement sur un point central. Elle oppose à la distraction et à l’éparpillement l’immobilité de la pensée. Elle interrompt le continuel défilé des idées – c’est gentil d’appeler ça des idées… – pour ne considérer qu’un seul objet à l’exclusion de tout autre. La fixation sur un point central, comme un tireur se concentre sur sa cible, devient le point de mire de la conscience et constitue l’élément essentiel de la concentration ", explique l’auteur.
Il y a un lien avec ce que nous dit Jean Bolen qui suggère la voie du cœur et de vivre plus consciemment. Comment le faire?
Par la concentration et la méditation,
" La conscience
attentive n’est pas
divisée, dispersée ou
vagabonde : toutes
ses puissances
convergent vers un
centre. "
Analogie avec la lumière
L’exemple que donne ici cet auteur, pour illustrer la concentration, me paraît très explicatif. C’est un peu comme la lumière qui devient diffuse, on perd un peu le sens de la source de cette lumière, il n’y a pas de point précis à focaliser puis, à un moment, tout s’éclaire et devient très focalisé.
" Diffuser la lumière, c’est l’affaiblir dans des dimensions géographiquement croissantes. Si au contraire on la concentre à l’aide d’une loupe pour la faire converger en un seul point – comme la lumière et la chaleur du soleil par exemple – elle peut allumer un incendie. Il en est ainsi de la concentration. La conscience attentive n’est pas divisée, dispersée ou vagabonde : toutes ses puissances convergent vers un centre. Elle est la faculté ou le pouvoir de concentrer son esprit sur un objet : elle est tension vers l’objet : on va le chercher, on le tient. "
Cela dit, il ne faut pas se concentrer dans la tension. C’est même recommandé d’adopter une attitude passive pour empêcher son esprit d’être sollicité par l’objet.
Pour retenir une formule
Je retiens que :
" La concentration se définit en fonction de la convergence et non de la divergence. C’est le ‘ passage de la multiplicité à l’uniformité ’, comme l’explique si bien Paul Valéry (Cahier I). "
Le présent
Ce que je trouve surprenant chez Jean-Paul Simard, c’est qu’il va nous chercher des maîtres à penser comme Paul Valéry. Je n’aurais pas pensé que sa vision pouvait nous rapprocher de ce genre de questionnement que nous avons maintenant. Valéry dira :
" ‘ La conscience est la qualité de l’état ou du présent qui tend à donner au présent le maximum de valeur de veille. ’ "
C’est curieux, ce sont des choses simples mais on semble avoir beaucoup de difficulté à les définir.
" Le présent est ce à quoi revient toujours l’attention ou la concentration, écrit enfin Jean-Paul Simard.
Elle n’exige aucune référence au passé et à l’avenir,
elle se situe dans l’instant. "
Le bouddhisme et la méditation attentive à la respiration
D’après :
LAMBOLEY, Denis.
" La méditation
bouddhique ",
Tao Yin, septembre-
octobre 1999.
Je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais il existe plusieurs de ces magazines locaux, régionaux ou internationaux qui paraissent maintenant où il est question de philosophie orientale. Parmi les internationaux de langue française, il y a le Tao Yin qui parle de santé, d’art de vivre, de traditions d’Asie, etc. Je vois ici qu’on traite de la méditation bouddhique. Dans cet article du Dr Denis Lamboley, on nous dit que le maître véritable est en réalité à l’intérieur de chacun de nous. Dans le bouddhisme on parle de l’ascension vers l’éveil.
" Comment faire pour calmer et maîtriser le cheval fougueux intérieur du mental "? demande l’auteur à propos de ce que d’autres appellent " le singe dément ". Puis, il répond : " Le Bouddha nous enseigne que la clé la plus précieuse se trouve dans la respiration, explique l’auteur. [ …] On peut agir sur la respiration, l’amplifier, la ralentir, l’accélérer, et par cet intermédiaire agir sur le corps tout entier et sur le mental. " C’est ainsi qu’on nous invite dans une pratique méditative à être attentif à la respiration.
" La méditation
attentive à la
respiration [ …] est
une des bases
fondamentales de
tous les
enseignements. "
" La méditation attentive à la respiration [ …] est une des bases fondamentales de tous les enseignements, de toutes les méditations bouddhiques, quelles que soient les écoles. Il existe de nombreuses formes de méditation, rappelle-t-on, pour développer tel ou tel aspect précis de l’enseignement, ou telle ou telle faculté comme la compassion, par exemple. Mais ces outils resteront sans effet si le disciple n’a pas réussi entre-temps à calmer son esprit au moyen de la méditation attentive à la respiration. […]
" Ne cherchez pas à agir sur les mouvements du souffle qui doivent rester naturels. Si une pensée survient, n’y prêtez pas attention et revenez immédiatement sur l’objet de la méditation qui est la respiration. [ …] Peu à peu le calme mental succède à l’agitation et un sentiment de joie profonde et de paix intérieure envahit votre esprit. "
C’est un beau programme ça !
Le Tao de la psychologie ou le chemin de sa Vie
D’après :
BOLEN, Jean Shinoda.
Le Tao de la psychologie,
Éd. Mercure de France,
Coll. " Science et
Conscience ", 1983.
Pour continuer un peu dans le courant de ce qu’on a raconté cette semaine sur la synchronicité, sur Carl Jung, etc. on va cheminer aujourd’hui avec Jean S. Bolen.
Jean S. Bolen est une psychiatre, membre du conseil de l’Association américaine de psychiatrie, qui s’est beaucoup intéressée à ce genre de phénomènes synchro, qui se produisent, d’après elle, beaucoup plus souvent qu’on ne le croit parce qu’on est fermé à ces réalités.
Dans son ouvrage qui s’intitule Le Tao de la psychologie, paru aux éditions Mercure de France, Collection " Science et Conscience ", elle écrit : " Une femme fait un rêve : ce qu’elle a rêvé se réalise un peu plus tard. Un homme pense à un ami dont il a perdu la trace : soudain le téléphone sonne, c’est précisément cet ami qui appelle. – Tout le monde a vécu des choses comme celles-là. – " Une personne a une prémonition qui lui dit de s’éloigner d’une fenêtre; l’instant d’après, une pierre traverse cette fenêtre... " Ça donne à réfléchir.
La synchronicité
Il y a un principe majeur qui sous-tend les deux événements physique et psychique. Je rappelle qu’un événement psychique, c’est la perception qu’on a d’un phénomène qui, lui, est physique.
En Orient, particulièrement dans la philosophie chinoise, une réalité qui dépasse notre perception habituelle du quotidien est appelée le Tao. En Occident, du moins selon la psychologie jungienne, on parle de synchronicité. Si vous avez manqué l’émission où il en était question, je rappelle que la synchronicité consiste dans l’apparition simultanée d’un événement objectif extérieur naturel et d’un état psychique fortement émotionnel, sans qu’on puisse établir d’aucune façon un lien de cause à effet entre eux.
" Le chemin intérieur
est beaucoup moins
évident. "
Le cheminement : Suivre le chemin du cœur
Ce qui m’intéresse particulièrement dans cet ouvrage de Jean Bolen, c’est ce qu’elle nous dit à propos du cheminement, qui peut être une aventure d’autant plus intéressante si on est conscient que c’est une voie qui mène quelque part. Et si l’on garde l’esprit ouvert à des phénomènes comme ceux-là qui se produisent dans nos vies, on en arrive à avoir une vision de la réalité qui comporte une dimension qui dépasse le quotidien, la réalité de tous les jours. Elle en parle comme du chemin du cœur.
Par exemple, elle dira que " Le Tao éternel indique le sens du chemin à suivre dans la vie. Comment traverser l’existence en ayant conscience de faire partie d’un Univers divin (ou d’une totalité, si l’expression vous chatouille un peu). Il s’agit là d’une manière d’être, d’un tao qui reconnaît l’existence du Tao – universel, si vous voulez.
" Lorsqu’on voyage dans la vie, ce qui est évident pour les autres, c’est le chemin que l’on emprunte. La direction donnée, le partenaire choisi, le style même de la vie peut être facilement perçus. Le chemin intérieur est beaucoup moins évident. Comme nous suivons notre voie, nous pouvons entrer dans de nouveaux territoires que nous découvrons pour la première fois, ou nous empruntons une grande autoroute, déjà très fréquentée et bien connue de tout le monde. Nous pouvons suivre la foule, tirés en avant et en arrière par les autres, ou bien nous pouvons, même au milieu d’une foule, nous frayer consciemment notre propre chemin et nous arrêter pour écouter notre joueur de tambour intérieur ", dit-elle. Comme un être qui nous rappellerait à l’ordre, en quelque sorte.
" Quelle voie emprunter? Que faut-il écouter? Quels signes faut-il suivre? Il y a tant de directions potentielles qui sont toutes déconcertantes, il y a un tel brouhaha autour de nous que nous pouvons y perdre notre capacité à continuer de percevoir ce qu’elle appelle ‘ le point immobile ’. Il est possible que les chemins extérieurs ne ‘ mènent nulle part ’, le sens profond étant plutôt que nous nous trouvons en contact avec une voie intérieure, tandis que nous voyageons sur l’une des nombreuses routes extérieures. "
C’est un peu à ça que je voulais en venir. J. S. Bolen a une façon très claire, très simple de nous indiquer qu’au-delà d’une voie que nous poursuivons dans notre quotidien, qu’on va appeler extérieure, il y aussi un cheminement intérieur. Il est intéressant, réconfortant même je dirais, d’en prendre conscience parce que le monde devient alors beaucoup plus intéressant. Et l’une des façons d’en prendre conscience, c’est justement d’être plus attentif à certains phénomènes qui peuvent nous donner le sentiment qu’il existe une réalité au-delà de la cause et de l’effet.
" Un chemin n’est
qu’un chemin : si tu
sens qu’il ne faut pas
le suivre, tu ne dois
absolument pas rester
avec lui. "
Don Juan, d’après
Castaneda
Les enseignements de Don Juan
Ce que Jean Bolen nous suggère finalement dans Le tao de la psychologie, c’est de poursuivre un cheminement conscient en étant plus ouvert à la dimension sacrée, magique de la vie.
Pour étayer sa thèse, la psychiatre nous invite à réfléchir à ce que raconte Carlos Castaneda dans son livre sur Les enseignements de Don Juan quand il aborde la question du problème des choix à suivre, et sur le point, plus particulier, de comment il convient de faire ce choix. Je rappelle que Don Juan est un chaman, gourou de la tradition amérindienne, et Castaneda, un anthropologue qui est devenu lui-même un peu gourou en suivant les enseignements de ce maître.
Voici ce que Don Juan dit à Castaneda : " Tout fait partie des millions de voies possibles. Aussi, tu dois toujours garder à l’esprit qu’un chemin n’est qu’un chemin : si tu sens qu’il ne faut pas le suivre, tu ne dois absolument pas rester avec lui. Pour pouvoir rester aussi clair dans tes choix, tu dois mener une vie disciplinée. C’est seulement alors que tu sauras qu’un chemin n’est qu’un chemin, et il n’y a aucune offense vis-à-vis de toi-même ou des autres à l’abandonner, si tu sens que ton cœur te le dit.
" Mais ta décision de rester sur le chemin ou de le quitter
doit être libre de toute peur et de toute ambition.
Regarde chaque chemin de près et consciemment.
Essaie-le autant de fois qu’il te sera nécessaire. "
L’auteure rappelle que Don Juan " insiste beaucoup sur la nécessité de choisir consciemment son chemin et il conseille de le suivre sur les indications de son cœur ".
Follow your bliss – Suis ton intuition, préconisait Joseph Campbell; et c’est cette idée que l’on retrouve ici :
SUIVRE LES INDICATIONS DU CŒUR " PLUTÔT QUE CELLES DE LA RAISON ".
" Le besoin de mener une vie disciplinée afin d’avoir la clarté d’esprit suffisante pour faire le bon choix est tout à fait comparable à l’effort qui est demandé pour suivre le tao ", poursuit Jean Bolen qui fait un rapprochement entre le Tao, la façon de le vivre et de le percevoir dans sa manifestation au cours de la vie. Et la synchronicité, est un moyen de prendre conscience de cette dimension un peu folle de la vie qui échappe au rapport de cause et effet.
La question-clé à se poser
" Don Juan révèle à Castaneda la question-clé qu’on doit se poser dans le choix d’un chemin, poursuit Bolen : ‘ Est-ce que ce chemin possède un cœur? ’ Et il continue en disant que ‘ tous les chemins sont les mêmes : ils ne mènent nulle part. – [rires] Parce qu’avec les chemins extérieurs, on finit par crever au bout du chemin. – Il y a des chemins qui mènent à la brousse et d’autres à travers la brousse. ’
" La chose importante, ajoute Bolen, est de voyager avec son cœur sur le chemin; la destination n’a pas d’importance. Don Juan semble décrire ici un chemin intérieur similaire au tao, et il insiste sur le processus, non sur le but à atteindre. "
Cela me rappelle cette pensée :
" Le but du chemin se trouve dans le cheminement lui-même. "
Je vous dirai que cette réflexion, apparemment simple, peut vous entraîner très loin. Quand on a l’impression d’aller nulle part et que, tout à coup, on prend conscience que c’est le fait " d’aller vers " qui est le but de ce qu’on est en train de faire, ça change tout.
" Les deux chemins ne
mènent nulle part;
mais un a un cœur et
l’autre n’en a pas. "
Choisir son chemin et analyser ses choix
" ‘ Ce chemin possède-t-il un cœur? S’il en possède un, le chemin est bon; s’il n’en a pas, il n’est d’aucune utilité. Les deux chemins ne mènent nulle part; mais un a un cœur et l’autre n’en a pas. L’un rend le voyage joyeux; et si tu le suis, tu fais un avec lui. L’autre te fera maudire la vie. L’un te rend fort, l’autre t’affaiblit ", dit Don Juan à Castaneda.
Un chemin qui a du cœur… quelle idée hautement tripative.
" Savoir choisir le chemin avec le cœur, de commenter Jean Bolen, c’est apprendre à suivre le battement intérieur du sentiment intuitif. – Encore une fois, on recoupe la formule de Campbell : Suis ton intuition. –
" La logique peut vous dire d’une manière superficielle où conduit un chemin, poursuit-elle, mais elle ne pourra vous dire si un cœur y réside. Il est utile d’examiner les choix que l’on fait à la lumière de la raison, mais c’est une erreur que de vouloir y fonder son choix. Choisir la personne avec qui on va se marier, choisir la profession à laquelle on va s’adonner, ou les principes fondamentaux de sa vie, nécessitent un choix du cœur. La pensée rationnelle peut être un excellent domestique, mais elle ne peut ni savoir ni sentir ce qui porte une valeur d’une manière intangible, et ce qui donne finalement de la signification à la vie. "
Bolen suggère de se poser des questions, de réfléchir, d’essayer de prendre conscience tandis qu’on est sur le chemin, ce qui implique la nécessité de s’arrêter entre chaque événement. " On mesure ce qu’il y a à faire et on choisit la direction à suivre. Si la conscience intervient entre le stimulus et la réponse, nous pouvons faire des choix conscients au lieu de fournir des réponses instinctives et programmées. " Vivre plus consciemment, au fond.
" La possibilité de nous créer nous-même au travers de nos choix, et la manière de nous engager dans leur réalisation sont [ des aspects] évoqués par Rollo May – un psychologue – dans son livre Courage to create (Le courage de créer). – Jean Bolen le cite – :‘ Chez les êtres humains, le courage est nécessaire pour que l’existence et la transformation soient possibles. Une évaluation de soi-même, une certaine responsabilité est essentielle pour que le Soi puisse jouir d’une certaine réalité. C’est là la distinction entre les êtres humains et le reste de la nature. [ …]
" ‘ L’homme et la femme ne deviennent totalement humains que par leurs choix et par l’engagement qu’ils prennent par rapport à ces choix,
écrit Rollo May.
Les gens atteignent une certaine richesse intérieure et la dignité à travers la multitude de décisions qu’ils doivent prendre jour après jour. ’ "
Ce sont des indications pour nous inviter à vivre de façon plus consciente.
" Pour suivre le chemin
intérieur du Tao, il est
indispensable de
pouvoir s’arrêter dans
notre voyage à travers
la vie afin de réfléchir
et de nous rénover
spirituellement. "
La nécessité de prendre son temps
Jean Bolen dit plus loin : " Toutes ces voies nous demandent de savoir prendre notre temps, de nous libérer des contraintes de nos calendriers qui remplissent, en apparence, complètement nos vies et qui nous laissent en fait intérieurement vides. Pour suivre le chemin intérieur du Tao, il est indispensable de pouvoir s’arrêter dans notre voyage à travers la vie afin de réfléchir et de nous rénover spirituellement. Le renouvellement spirituel, la nourriture émotionnelle, l’accès à une source intérieure, le sentiment de faire un avec la nature ou d’être en rapport avec le Tao n’apparaissent que lorsque notre expérience du temps diverge d’avec notre mentalité habituelle qui est réglée par les horloges. "
Le temps de la participation
Et l’auteur fait alors état d’une chose qui m’avait échappé à la première lecture : " Nous n’avons qu’un mot pour désigner le temps; les Grecs en avaient deux, chacun décrivant une qualité différente du temps. Le premier était chronos, le temps comme nous le ‘ voyons ’ habituellement, la mesure du temps qui passe. Il s’agit là de notre temps organisé [ …] – les rendez-vous, etc. Elle dit qu’il s’agit du temps du Père.
" Le second mot était kairos et il signifiait quelque chose de tout à fait différent. Plutôt que du temps mesuré, il était question de la participation au temps. " Tel que je le comprends, c’est lorsqu’on a le sentiment que le temps s’est arrêté. Ça se produit parfois lorsqu’on est en vacances ou à un moment particulier du quotidien. Tu n’es plus dans le temps mesuré, mais tu es simplement conscient d’être, ici-maintenant, dirions-nous. Bolen explique qu’il s’agit" d’un temps qui nous engrosse à un tel point que nous perdons notre rapport à l’autre temps; un temps sans temps; des moments où l’horloge reste comme immobile; un temps nourrissant, revitalisant, en un mot plus maternel.
" Le temps kairos se manifeste lorsque nous sommes en vacances, lorsque nous nous reposons, paressons au soleil, quand le temps semble s’accommoder à nos besoins, et s’étirer en longueur. Ce temps se manifeste aussi lorsque nous sommes complètement impliqués dans ce que nous sommes en train de faire. – Là, ça rejoint la concentration, bien sûr. –
" Le temps kairos accompagne toujours des moments qui sont émotionnellement pleins de sens et spirituellement significatifs. "
La concentration créatrice
D’après :
SIMARD, Jean-Paul.
La concentration
créatrice – Une voie
vers la sagesse et
l’harmonie,
Éd. de l’Homme, Coll.
" CIM ", 1998.
On dit ici que " les sages orientaux font de la concentration et de la méditation la base même de toute expérience physique, spirituelle et mystique " Cet ouvrage de Jean-Paul Simard que j’ai sous les yeux prolonge le discours de Jean S. Bolen. Il s’intitule : La concentration créatrice – Une voie vers la sagesse et l’harmonie.
Dans son ouvrage, Jean-Paul Simard revient à plusieurs reprises sur la concentration par rapport à la méditation, par rapport à la contemplation, etc. Et c’est parfois un peu subtil tout ça…
Si vous percevez bien
l’environnement
physique dans lequel
vous vous trouvez,
vous ne serez pas dans
votre mental.
Une réponse efficace
" La concentration comme prise de conscience de soi-même et du monde se révèle une réponse efficace aux multiples applications qu’elle trouve dans la vie. Que signifie l’expression ‘ prise de conscience ’? Par l’attention et la concentration, les actions, les pensées et les sentiments sont littéralement ramenés dans le champs de la conscience. [ …] La concentration, en aidant à percevoir l’environnement, nous aide à sortir de notre monde subjectif. "
L’environnement, ce serait la réalité, ce dans quoi on est plongé, le monde physique. Si vous percevez bien l’environnement physique dans lequel vous vous trouvez, vous ne serez pas dans votre mental. C’est ce que ça veut dire, au fond. Cette concentration fait que l’esprit va être occupé à percevoir cet environnement et qu’il n’y aura pas ce cirque électrique qui tourne dans la tête, qui pense, et qui pense, et qui… etc.
" Le terme concentration signifie rassemblement sur un point central. Elle oppose à la distraction et à l’éparpillement l’immobilité de la pensée. Elle interrompt le continuel défilé des idées – c’est gentil d’appeler ça des idées… – pour ne considérer qu’un seul objet à l’exclusion de tout autre. La fixation sur un point central, comme un tireur se concentre sur sa cible, devient le point de mire de la conscience et constitue l’élément essentiel de la concentration ", explique l’auteur.
Il y a un lien avec ce que nous dit Jean Bolen qui suggère la voie du cœur et de vivre plus consciemment. Comment le faire?
Par la concentration et la méditation,
" La conscience
attentive n’est pas
divisée, dispersée ou
vagabonde : toutes
ses puissances
convergent vers un
centre. "
Analogie avec la lumière
L’exemple que donne ici cet auteur, pour illustrer la concentration, me paraît très explicatif. C’est un peu comme la lumière qui devient diffuse, on perd un peu le sens de la source de cette lumière, il n’y a pas de point précis à focaliser puis, à un moment, tout s’éclaire et devient très focalisé.
" Diffuser la lumière, c’est l’affaiblir dans des dimensions géographiquement croissantes. Si au contraire on la concentre à l’aide d’une loupe pour la faire converger en un seul point – comme la lumière et la chaleur du soleil par exemple – elle peut allumer un incendie. Il en est ainsi de la concentration. La conscience attentive n’est pas divisée, dispersée ou vagabonde : toutes ses puissances convergent vers un centre. Elle est la faculté ou le pouvoir de concentrer son esprit sur un objet : elle est tension vers l’objet : on va le chercher, on le tient. "
Cela dit, il ne faut pas se concentrer dans la tension. C’est même recommandé d’adopter une attitude passive pour empêcher son esprit d’être sollicité par l’objet.
Pour retenir une formule
Je retiens que :
" La concentration se définit en fonction de la convergence et non de la divergence. C’est le ‘ passage de la multiplicité à l’uniformité ’, comme l’explique si bien Paul Valéry (Cahier I). "
Le présent
Ce que je trouve surprenant chez Jean-Paul Simard, c’est qu’il va nous chercher des maîtres à penser comme Paul Valéry. Je n’aurais pas pensé que sa vision pouvait nous rapprocher de ce genre de questionnement que nous avons maintenant. Valéry dira :
" ‘ La conscience est la qualité de l’état ou du présent qui tend à donner au présent le maximum de valeur de veille. ’ "
C’est curieux, ce sont des choses simples mais on semble avoir beaucoup de difficulté à les définir.
" Le présent est ce à quoi revient toujours l’attention ou la concentration, écrit enfin Jean-Paul Simard.
Elle n’exige aucune référence au passé et à l’avenir,
elle se situe dans l’instant. "
Le bouddhisme et la méditation attentive à la respiration
D’après :
LAMBOLEY, Denis.
" La méditation
bouddhique ",
Tao Yin, septembre-
octobre 1999.
Je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais il existe plusieurs de ces magazines locaux, régionaux ou internationaux qui paraissent maintenant où il est question de philosophie orientale. Parmi les internationaux de langue française, il y a le Tao Yin qui parle de santé, d’art de vivre, de traditions d’Asie, etc. Je vois ici qu’on traite de la méditation bouddhique. Dans cet article du Dr Denis Lamboley, on nous dit que le maître véritable est en réalité à l’intérieur de chacun de nous. Dans le bouddhisme on parle de l’ascension vers l’éveil.
" Comment faire pour calmer et maîtriser le cheval fougueux intérieur du mental "? demande l’auteur à propos de ce que d’autres appellent " le singe dément ". Puis, il répond : " Le Bouddha nous enseigne que la clé la plus précieuse se trouve dans la respiration, explique l’auteur. [ …] On peut agir sur la respiration, l’amplifier, la ralentir, l’accélérer, et par cet intermédiaire agir sur le corps tout entier et sur le mental. " C’est ainsi qu’on nous invite dans une pratique méditative à être attentif à la respiration.
" La méditation
attentive à la
respiration [ …] est
une des bases
fondamentales de
tous les
enseignements. "
" La méditation attentive à la respiration [ …] est une des bases fondamentales de tous les enseignements, de toutes les méditations bouddhiques, quelles que soient les écoles. Il existe de nombreuses formes de méditation, rappelle-t-on, pour développer tel ou tel aspect précis de l’enseignement, ou telle ou telle faculté comme la compassion, par exemple. Mais ces outils resteront sans effet si le disciple n’a pas réussi entre-temps à calmer son esprit au moyen de la méditation attentive à la respiration. […]
" Ne cherchez pas à agir sur les mouvements du souffle qui doivent rester naturels. Si une pensée survient, n’y prêtez pas attention et revenez immédiatement sur l’objet de la méditation qui est la respiration. [ …] Peu à peu le calme mental succède à l’agitation et un sentiment de joie profonde et de paix intérieure envahit votre esprit. "
C’est un beau programme ça !
Esculape- Panacée
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Date d'inscription : 14/09/2010
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