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Les livres sacrés du Judaisme

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 Les livres sacrés du Judaisme Empty Les livres sacrés du Judaisme

Message par Esculape Mer 6 Avr 2011 - 10:05

Les doctrines

L’ensemble des doctrines juives découlent de la Révélation. Pour les juifs, cette révélation est contenue dans des livres, considérés comme sacrés.

1. Les livres sacrés

Au départ, nous l’avons déjà mentionné, la révélation a été donnée à Moïse au mont Sinaï. Moïse l’a consignée par écrit dans les cinq premiers livres de la Bible, le Pentateuque, qui contient l’ensemble de ce qu’il faut faire et croire. Ce Pentateuque est la Loi, la Torah. Plus tard, d’autres écrits s’ajouteront à ce Pentateuque pour former la Bible.

Mais à côté de cette Révélation écrite, les Hébreux prendront pour acquis qu’il existe aussi une révélation orale: La Michna, commentaire de la Torah et la Guémara, commentaire du commentaire. Un fois mise par écrit, on nommera Talmud cet ensemble de la révélation orale.

Il existe aussi une pensée plus mystique, plus ésotérique dans le judaïsme, pensée formulée dans la Kabbale, dont les deux ouvrages les plus importants sont le Sefer Yetsira, le Livre de la Création et le Zohar, le Livre de la Splendeur.

1.1 La Bible

Ce que les chrétiens nomment la Bible n’est pas tout à fait la même chose que pour les Juifs. La Bible renferme deux grandes sections: l’Ancien Testament et le Nouveau Testament. Chacune des sections contient plusieurs livres eux-mêmes subdivisés en chapitres et en versets. L’Ancien Testament est écrit en hébreu. Cet original hébreu est considéré par toutes les Églises chrétiennes et juive comme inspiré de Dieu, c’est à dire que les croyants tant protestants que catholiques ou juifs considèrent ces livres comme la Parole de Dieu.

On trouve aussi quelques livres écrits par les communautés grecques juives. Ces livres sont écrits en grec. On appelle couramment ces livres deutérocanoniques ou apocryphes. L’Église catholique reconnaît aussi comme inspirés ces deutérocanoniques alors que les Églises protestantes ne reconnaissent que les livres ayant été écrits en hébreu. Le judaïsme quant à lui ne reconnaît pas non plus ces livres et, en fait, c’est le judaïsme qui le premier a déterminé cela. La différence entre les deux listes (appelées aussi canons) remonte loin. Après la ruine de Jérusalem, en 70 après Jésus-Christ, des savants juifs voulant préserver la religion juive, se réunirent à Jamnia et rejetèrent les écrits grecs pour ne conserver que les écrits hébreux. Beaucoup d’historiens voient dans cette décision une réaction au fait que certains groupes chrétiens utilisaient déjà les écrits grecs.

Les livres deutérocanoniques sont:

le livre de Baruch,
la partie grecque du livre de Daniel,
la partie grecque du livre d’Esther,
le livre de Judith,
la lettre de Jérémie,
1 et 2 Maccabées,
le livre de la Sagesse,
le Siracide,
le livre de Tobit.
On ne trouve donc pas ces livres dans les Bibles juives. D’ailleurs, dans le judaïsme, on ne dit pas "la Bible". On parle plutôt de la TANAKH.

Ce mot n’existe pas en fait. Il est, lié pas des "a", les trois premières lettres de chacune des parties de la Bible juive: T, N, K.

Le "T" est la première lettre du mot Torah. C’est la première partie de la Bible et certainement la plus importante pour le judaïsme. La Torah, c’est le Pentateuque, c’est-à-dire les cinq premiers livres de la Bible: Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome. La rédaction de ces cinq livres est traditionnellement attribuée à Moïse qui les aurait reçus en révélation au mont Sinaï. Ils constituent la LOI, c’est-à-dire ce que Dieu attend que nous fassions.

Le "N" est la première lettre du mot Neviim qui signifie prophètes. Les livres couvrant cette appellation sont principalement: Josué, Juges, Samuel, Rois, Isaïe, Jérémie, Ézéchiel.

Le "K" est la première lettre du mot Ketouvim qui signifie écrits sacrés et qui couvre tous les autres écrits de la Bible sauf, bien sûr, les écrits grecs et le Nouveau Testament.

La Torah est par ailleurs universelle. Pour les Juifs, la Torah n’est pas spécifique au peuple juif non plus que sujette à des adaptations culturelles. Elle a d’ailleurs été donnée dans le désert, en dehors de toute civilisation pour bien marquer son indépendance des contingences culturelles. C’est à l’homme de changer.

Selon la tradition juive, Dieu exposa la Torah en 70 langues afin de l’enseigner à toutes les nations. Toutefois, seul Israël accepta intégralement le "joug du royaume des cieux" en s’écriant:"Nous exécuterons tes préceptes et nous comprendrons ensuite." (Szlakmann, p.54)

Il conviendrait peut-être ici de nous attarder une peu plus longuement sur cette dimension. Il faut comprendre en effet que l’ensemble de l’histoire est constitué de trois parties distinctes. Dans un premier temps (création), Dieu a créé l’univers à partir du néant. Dans cette création, il a fait l’humain, bon, mais doué du libre arbitre. Il est donc libre mais, historiquement, il a choisi la faute et Dieu l’a expulsé du paradis terrestre. Dès lors, le bien et le mal se sont trouvés tellement emmêlés qu’il ne sait plus ce qui est bien et ce qui est mal. Il n’est plus capable par lui-même de définir le bien car ce qui est mal peut apparaître comme bien. Dieu a donc donné à l’humain la Torah qui peut et doit lui servir de guide. C’est le deuxième temps de l’histoire, la Révélation. Dès lors, l’être humain peut, toujours grâce à son libre-arbitre, choisir de se perfectionner lui-même. Il peut aussi choisir la faute. Cependant, il est toujours possible, grâce au repentir (techouva) de se racheter soi-même sans l’aide d’un sauveur comme dans le christianisme. Dieu est donc perçu comme un Dieu agissant continuellement dans l’histoire afin de permettre à l’humain de se perfectionner, de parachever la création et de l’accepter à la fin comme Dieu au terme de cette histoire (Rédemption). Ce parachèvement se fait essentiellement par l’action, en pratiquant la vertu et la justice. C'est aussi la troisième partie de l'histoire.

Le mot même de Torah signifie deux choses. La Torah est un enseignement de ce qu’est le monde, l’être humain et l’histoire. Elle est aussi une direction que l’on doit suivre pour être en accord avec Dieu. C’est l’"exposé détaillé des principes qui doivent guider l’homme dans ses rapports avec son prochain et avec Dieu." (Szlakmann, p.52)

Il n’y a donc aucune raison pour que la Torah change selon le contexte culturel ou le type d’individus. Un humain reste un humain et le bien reste le bien. D’ailleurs une partie du rôle d’Israël dans l’histoire sera de manifester cela aux humains. Nous le verrons plus loin, le messianisme juif vise essentiellement à ramener à Dieu tous les peuples qui le reconnaîtront et accepteront sa Torah.

Cette Torah est souvent chez les chrétiens confondue avec les 10 commandements que Moïse reçut au mont Sinaï et qui sont décrits au chapitre 20 du livre de l’Exode (Ex 20).

En fait, la Torah pour les juifs est beaucoup plus que cela. La Torah "comprend la doctrine et la pratique, la religion et la morale. Elle régit tous les aspects de la vie: les rapports de l’être humain avec Dieu, ceux de l’être humain avec son prochain, et ceux de l’être humain avec lui-même." (Benaïm Ouaknine, p.27) La Torah est donc indissociable de sa mise en pratique par la morale et c’est donc avec justesse que le Judaïsme a été qualifié de "monothéisme éthique".

La Torah comprend donc 613 commandements (mitsvot, mitsva au singulier) auxquels l’être humain doit se soumettre.

1.2 Le Talmud

Il serait sans doute utile ici de revenir un peu sur l’histoire de la formation du Talmud.

Bien avant que ne soit formé le Talmud, la Torah était commentée, enseignée et étudiée dans les synagogues. Le Midrash signifie enseignement et étude. Ces commentaires, les Midrash, se transmettaient oralement et il était couramment admis qu’ils étaient inspirés par Dieu et avaient été reçus par Moïse comme le reste au mont Sinaï. Ainsi, à côté de la Torah écrite, existait une Torah orale. Après la chute de Jérusalem en 70, il devint nécessaire de consigner cet enseignement par écrit car le patrimoine juif menaçait de se perdre avec la Diaspora. Par écrit, ces commentaires prirent le nom de Michna, mot hébreu qui signifie répétition et qui indique bien de quelle manière l’enseignement était fait (par répétition des commentaires de la Torah).

La Michna fut aussi sujet à des commentaires qui furent mis par écrits: l’ensemble de ces commentaires furent appelés Guémara qui signifie achèvement, conclusion.

Le Talmud est en fait l’ensemble de la Michna et de la Guémara.

Selon Benaïm Ouaknine (p.30),

"le Talmud est construit selon deux axes principaux:

- l’un régit la vie quotidienne, sans s’occuper de la philosophie, c’est la Halakha, guide de conduite de la pratique religieuse de type juridique. Elle était réservée à l’élite intellectuelle;

- l’autre, l’Agada, plus accessible au peuple, est composé de récits légendaires, de fables, de réflexions morales, de maximes pour éveiller les qualités du coeur et de l’esprit."

Mais le Talmud ne peut être compréhensible sans un effort d’interprétation et de systématisation qu’ont fait les docteurs de la Loi, les rabbins, les érudits du 7e au 9e siècle. Ce sont eux qui ont fixé clairement par leur enseignement la façon de suivre la Loi, à la lumière du Talmud. Cela correspond à une phase du développement de la pensée qui a été nommée rabbinisme.

1.3 La Cabale (Kabbale)

À côté de tout cela, présente même dans le Talmud, existe une vision plus mystique ou ésotérique de Dieu et du monde. Cette vision, ne se développera pourtant qu’au Moyen-Âge, notamment avec la montée d’un courant important que nous détaillerons plus bas: le Hassidisme.

Le mot Kabbale signifie "tradition". Cette "tradition" aborde essentiellement les mystères de Dieu.

Et comme toutes les mystiques, la mystique juive parle d’un ordre surnaturel du monde; elle a en plus un aspect messianique. Toute la création aspire à la rédemption, et puisque le mal est entré dans le monde, elle vise à la restauration de l’harmonie par laquelle tout l’univers sera sauvé à la venue du Messie. (Benaïm Ouaknine, p.35)

La Kabbale n’est pas un livre au sens strict. C’est plutôt un ensemble d’ouvrages mystiques réunis. Les deux plus importants sont le Sefer Yetsira (Livre de la création) et le Zohar (Livre de la Splendeur).

Le principe général de la Kabbale est, comme dans tout le Judaïsme, que l’homme est appelé à travailler avec Dieu à la restauration du monde. Il a donc le pouvoir de transformer ce monde, d’agir sur l’histoire. Son originalité par rapport au reste du Judaïsme est que la Kabbale prétend révéler le secret de la façon dont on doit coopérer avec Dieu dans cette tâche et par conséquent elle permet à l’humain d’être plus efficace.

Il est strictement impossible dans un si court espace de donner une idée claire du contenu de la Kabbale. De célèbres auteurs dans des ouvrages plus substantiels y ont déjà renoncé (Epstein p.212). Nous nous contenterons d’expliquer légèrement ce qui, parmi les idées centrales de cette mystique juive, est le plus souvent cité.

Toute la création vient à l’origine de Dieu, mais d’une manière un peu mystérieuse et originale. Au Psaume 33,6 on peut lire: "Les cieux ont été faits par la Parole de l’Éternel, et toute leur armée par le souffle de sa bouche." Selon Epstein (p.216),

Le Sefer Yetzirah enseigne que cette Parole a compris toutes les lettres de l’alphabet hébreu qui, combinées de diverses façons, donne la langue sacrée (l’hébreu), langue de la création, de même que la série de nombres de un à dix permet toutes les combinaisons possibles du calcul, jusqu’à l’infini. Langue et nombre, conjoints, sont donc les instruments par lesquels Dieu a appelé à l’être l’univers dans toute sa variété infinie de combinaisons et de manifestations.

L’idée, en fait, est qu’au départ existait des entités célestes non matérielles constituant ce par quoi Dieu créa le monde. Le Sefer Yetzirah l’affirme dès la première phrase: "Par trente-deux voies mystérieuses, le Seigneur... grava et établit Son nom et créa Son monde." Ces trente deux voies sont les lettres et les nombres, l’alphabet hébreu ne comptant que vingt-deux lettres.

Les nombres sont appelés Sephirot. L’interprétation la plus probable est que les nombres sont en fait les symboles des rayons de lumière émanant du trône divin et comprenant (1) l’air et l’esprit, (2) l’eau, (3) le feu, (4) le nord, (5) le sud, (6) l’est, (7) l’ouest, (Cool la hauteur, (9) la profondeur, (10) l’Esprit de Dieu. L’ensemble de ces Sephiroth est éternel.

Les lettres quant à elles sont classées en trois groupes représentés par trois d’entre elles: (1) aleph la douce représentant aussi la première Sephirah l’air, (2) mem la muette représentant aussi la deuxième Sephirah l’eau où on ne peut parler (ex: les poissons) et (3) shin la sifflante représentant aussi la troisième Sephirah le feu qui siffle.

Epstein explique ainsi la création à partir de ces notions:

Au commencement, ces trois entités n’avaient qu’une existence non-matérielle; rattachées aux lettres, elles reçurent un substrat matériel qui rendit la création possible quand l’espace infini représenté par les six autres Sephiroth eut été produit.

Le Zohar propose quant à lui une interprétation un peu différente. Au départ, Dieu était incompréhensible et insaisissable. Pour devenir compréhensible et saisissable, Dieu a émis dix rayons de lumière. Ces dix rayons sont les Sephiroth et sont classés essentiellement en trois groupes. Nous citerons ici un large extrait d’Epstein (pp.222-226) qui est nécessaire à la compréhension de la vision de la création du Zohar.

Ces dix "rayons de lumière" successifs sont les Sefiroth, appelées aussi «degrés», et qui, dans le Zohar comme dans le Traité de l’Émanation et les ouvrages d’Azriel, sont des qualités et des agents de Dieu. Cette idée en elle-même se trouve déjà dans le Talmud qui parle de "dix agents par lesquels Dieu a créé le monde, à savoir: la sagesse, l’intelligence, la connaissance, la force, la puissance, l’inexorabilité, la droiture, la justice, l’amour et la bonté". Mais dans le Zohar, les noms varient quelque peu, et, en tant que Sefiroth, sont classés selon un schéma défini. Les Sefiroth sont divisées en trois groupes. Le premier est une triade constituant le monde en tant que manifestation de la Pensée divine. La première Sefirah est appelée Kether (couronne), et représente le même stade primaire de la création par Dieu que la Volonté chez Gabirol. Le Kether donna naissance à deux Sefiroth parallèles, Chochmah (pron. à peu près rormâh; Sagesse) et Binah (Intelligence). Ces deux Sefiroth introduisent le principe dualiste qui, selon la Kabbale, pénètre tout l’univers et que l’on désigne par les notions de masculinité et de féminité. Si l’on applique ce principe à la première triade, la Chochmah est le père, le principe masculin, actif, car elle contient le plan de l’univers dans toute son infinie variété de formes et de mouvements. Quant à la Binah, elle est la mère, le principe passif et réceptif, celui de l’individuation et de la différenciation. Ce qui auparavant était enfermé et non-différencié dans la Chochmah est développé et différencié quand elle s’unit à la Binah. De leur union procède Daath (la Connaissance), qui pourtant, pour une raison quelconque, n’est pas considérée comme étant une Sefirah à part.

Émanant de la première triade, qui représente Dieu en tant que pensée immanente de l’univers, la seconde l’interprète comme morale immanente.

Ici encore, nous avons l’application de deux principes opposés, l’un masculin, l’autre féminin. Le premier est Chesed (pron.: rèssèd; Amour), principe dispensateur de vie, le second Geburah (Puissance), qui défend la justice et réfrène ce qui serait un excès d’amour. De leur union naît Tifereth (Beauté), parfois appelée Rachamin (Bonté), car, comme le souligne déjà le Talmud, seule la combinaison de l’amour et de la justice assure l’ordre moral de l’univers.

La troisième triade représente l’univers physique sous tous ses aspects et dans la multiplicité et variété de ses forces, changements et mouvements. Dans cette triade, le principe masculin est appelé Netzach (Victoire), c’est la ténacité de Dieu. Hod (Majesté) est le principe féminin et passif, tandis que le troisième, Yesod (Fondement), indique la stabilité de l’univers, effet de l’union des deux premiers.

La dixième et dernière Sefirah est appelée Malkhut (Royaume) et représente l’harmonie de toutes les Sefiroth; c’est la Présence de Dieu dans l’univers. Cette Sefirah est aussi appelée Schekhinah (Immanence), mais, alors que ce terme fait allusion au fait de la Présence divine partout dans le monde (immanence), l’autre désigne la manifestation spéciale de Dieu dans les vies d’individus ou de communautés, aussi bien que dans les lieux sacrés.

Les Sefiroth sont dessinées dans leur ordre sous l’aspect d’un homme, Adam Kadmon (l’Homme primitif), les qualités actives occupant le coté droit, et les qualités passives le coté gauche; les produits de l’union de chaque couple de Sefiroth sont disposés le long de la colonne vertébrale. Dominant le tout, la tête est le Kether (Couronne), tandis que la Malkhut (Royaume) est située aux pieds.

Le domaine des Sefiroth est le monde d’Atziluth (Émanation). Mais leur influence s’étend aux trois autres mondes, où commence leur activité réelle.

Quoiqu’au nombre de dix, les Sefiroth ont des rapports entre elles et forment une unité. De plus, chacune participe aux qualités des autres et elles ne sont différenciées que par la prédominance d’une qualité particulière qui donne àchacune son nom. C’est ainsi que, dans toutes leurs ramifications, les quatre mondes forment une grande unité que le En Sof, source première d’eux tous, traverse et transcende, le En Sof et tous les domaines où Il se manifeste étant unis ensemble "comme la flamme et le charbon".

Cette union des Sefiroth et des mondes les uns avec les autres signifie que tous subissent des influences communes; ou, en d’autres termes, que l’activité qui affecte l’un ne peut manquer d’affecter tous les autres. Le moyen de transport de ces influences d’une Sefirah à l’autre est appelé zinor (tuyau). Le principe général des influences exercées par les Sefiroth les unes sur les autres et sur ce monde a été exprimé par le Zohar en ces mots: "Par une activité ici-bas est stimulée une activité correspondant en Haut; voyez: une brume monte de la terre, alors un nuage se forme, l’un rejoignant l’autre pour former un tout" (Zohar sur Gn. 2,6).

Cette affirmation est d’une importance énorme dans la doctrine de la Kabbale touchant la conduite humaine. A l’origine, l’unité entre Dieu et Sa manifestation finale dans le monde de l’existence humaine ou, pour Parler comme la Kabbale, entre le En Sof et le Shekhinah était harmonieuse et totale. Rien ne troublait les relations étroites de Dieu avec le monde par Lui créé, ni ne s’opposait à la perpétuelle dispensation de Son amour aux fils de l’homme. Mais par sa peccabilité, qui commence avec la désobéissance d’Adam, l’homme s’est séparé de la source première: Dieu. Immédiatement, l’unité parfaite a été rompue. Cette rupture de l’unité a entraîné ipso facto l’apparition du mal dans l’univers. Alors l’harmonie de la création fit place à la discorde et l’ordre du monde se changea en désordre. Depuis, il est dit que la Shekhinah est en exil. Au lieu de pénétrer tout l’univers de sa présence directement bénéfique, elle ne se trouve plus que çà et là dans des communautés ou individus isolés ou dans des lieux particuliers, tandis que le reste du monde est arraché aux bénédictions de la Shekhinah. Il en résulte que le flot de l’Amour divin tarit et que la sévérité du jugement se mit à prévaloir.

Réunir la Shekhinah au En Sof, donc restaurer l’unité originelle détruite et par là renouveler le flot de l’Amour divin, telle est la fin pour laquelle l’homme a été créé dans le monde (II, 161 b). Et cette tâche n’est pas hors du pouvoir de l’homme. L’homme, enseigne le Zohar, est un résumé du cosmos. En lui se rencontrent le «monde supérieur» et le «monde inférieur». Son corps est une copie de l’Adam Kadmon qui, comme nous l’avons vu, représente le monde des Sefiroth dans leur totalité et leur unité.

Or il en est de l’âme humaine comme du corps humain. En elle aussi est reproduite "une copie de ce qui est en haut dans le monde céleste" (II, 142a). Selon le Zohar, l’âme comprend trois éléments: la Neshamah (surâme), partie la plus sublime et divine de l’homme, qui correspond à la première des trois triades de Sefiroth, représentant le monde des Idées; la Ruach (esprit), siège des qualités morales, qui correspond à la seconde des trois triades, représentant le monde moral; et la nefesh (souffle vital), directement rattachée à la vie physique, qui correspond à la troisième triade, représentant le monde matériel. Ces trois éléments de l’âme sont préexistants dans le monde de l’Émanation, chacun ayant sa source dans l’une des Sefiroth de sa triade; travaillant dans le même sens, ils rendent l’homme capable d’accomplir les divers devoirs de son existence. Tout ceci veut dire que le pouvoir des Sefiroth est présent et actif en l’homme, le rattachant, de corps et d’âme, aux Sefiroth, lui donnant le pouvoir d’agir sur elles et, à travers elles, pour le bien ou pour le mal, sur tout l’ordre de la création.

La restauration de l’unité, que la Kabbale appelle Yichud, est une oeuvre constante à quoi chacun est invité à participer; elle est réalisée par la communion avec Dieu et par le perfectionnement moral. Mais la plus grande contribution à ce résultat doit être faite collectivement par le Peuple d’Israël. Telle est la mission dont le charge son élection. Par cet acte, la Shekhinah s’est attachée à Israël et a conclu avec lui une alliance qui est devenue la plus intime des relations lors de la construction du Temple. Depuis sa destruction, les relations de la Shekhinah avec Israël ne sont pas sans difficultés et les bénédictions qui viennent de ces relations sont moins constantes et efficaces. Pourtant jamais la Shekhinah n’a abandonné Israël. Elle l’accompagne en exil, l’entourant de l’amour et des soins dont un père ou une mère entourerait un fils; à la venue du Messie, quand Israël sera rétabli en sécurité dans sa Terre sainte et que le Temple se dressera à sa place ancienne et sacrée, la Shekhinah retrouvera son intensité première et sera réunie à Dieu, et toutes choses seront restaurées à la place qu’elles occupaient dans le plan originel de la création. Alors il y aura plénitude en haut et plénitude ici-bas, et le monde entier sera uni comme il est écrit (Zach. 14,9): "En ce jour, l’Éternel sera Un et Son nom sera Un" (III, 260 b).


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Panacée

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